Balzac et le Martinisme
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L'Ordre Martiniste Traditionnel et la Rose-Croix

Cet Ordre fut créé par les membres du Suprême Conseil de l'Ordre de Papus en 1931 sous la maîtrise Bricaud avec Victor Emile Michelet et Augustin Chaboseau. Cette branche s'étendra sous la succession de Jean Chaboseau, le fils d'Auguste qui la dissout en 1946. Mais auparavant, en 1934, l'Imperator de l'Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C. s'est vu conférer par Augustin Chaboseau le titre de Souverain Légat de l'Ordre Martiniste Traditionnel pour les Etats Unis d'Amérique. A cette époque, se tenant à Bruxelles une réunion de la F.U.D.O.S.I. (Fédération Universelle des Ordres et Sociétés Initiatiques) qui regroupait 14 mouvements et l'A.M.O.R.C. fut reconnu comme l'authentique résurgence rosicrucienne aux U.S.A., avec droit d'étendre sa juridiction à l'Amérique du Sud et Canada et territoires dépendants, ainsi que de pouvoir parrainer l'établissement des Loges, Chapitres et Pronaoï dans les pays du monde n'étant pas régis par une Grande Loge. Par suite, la majorité de l'authentique rosicrucianisme mondial rejoignit le corps de l'A.M.O.R.C. dont les méthodes d'enseignement et de modernisation avaient fait leurs preuves.

Spencer Lewis meurt en 1939, son fils Ralph M. Lewis lui succède à la fonction d'Imperator de l'A.M.O.R.C. Il avait été initié au 4ème degré de l'Ordre Martinisme Synarchiste et fut reçu "Supérieur Inconnu Initiateur" dans l'O.M.T. par Georges Bogé de Lagrèze, Légat de Chaboseau, et il reçoit en 1939 une nouvelle charte pour installer l'O.M.T. aux U.S.A. En 1945, on lui demande de l'étendre au Canada et en Amérique du Sud.

Le 13 juillet 1959, Raymond Bernard, Grand Maître de la juridiction de langue française de l'A.M.O.R.C. est initié par R.M. Lewis alors Souverain Grand Maître de l'O.M.T. A cette période, parallèlement au travail des activités Martinistes locales en continuité des Ordres Martinistes ou des courants maçonniques qui cherchaient à le perpétuer mais se remettaient mal des persécutions nazies qui avaient décimé leurs rangs, le Martinisme connut dans la juridiction de langue française, sous l'impulsion de Raymond Bernard, une véritable résurgence. La première heptade fut fondée en 1966 et l'extension de l'O.M.T. se combina avec celle de l'A.M.O.R.C.

En 1977, Christian Bernard succède à son père pour diriger les activités Martinistes et Rosicruciennes. Après le mandat de transition de GL Stewart, c'est lui qui sera élu Imperator de l'Amorc et Souverain Grand Maître de l'Ordre Martiniste. Il existe, naturellement, un lien entre les deux organisations, l'affiliation Martiniste étant depuis longtemps réservée aux seuls Rosicruciens. Cet Ordre initiatique, chevaleresque et christique ne saurait être une organisation de masse, la réserve avec laquelle Martinez de Pasqually et L.C. de Saint-Martin transmettaient leur initiation doit sans doute être toujours observée. Voici quelle fut la filiation initiatique en provenance d'Augustin Chaboseau : Martinez de Pasqually, Louis Claude de Saint-Martin, Abbé de la Noue, Antoine Marie Arnequin, Henri de Latouche, Adolphe Desbarolle, Amélie de Boissé-Mortemart, Augustin Chaboseau.

Nous évoquons ici cette filiation la plus importante du XXe siècle, la plus visible sans parti pris défavorables vis à vis d'autres courants R+C et Martinistes qui se sont souvent considérés comme occultés par une forme moderne et donc à leurs yeux restrictive de l'initiation. On ne peut tenir pour moindre le travail martiniste opéré par un universitaire comme Robert Amadou pour ne citer que lui.

Nous nous refusons à entrer dans les guerres intestines de l'ésotérisme bien consternantes pour celui qui croyait échapper aux querelles de clochers de la religiosité exotérique grâce à un surcroit de sagesse. Ces guerres intestines cependant contrairement à celles de l'exotérisme ne sont pas meurtrières ce qui est un progrès. Elles sont simplement ridicules alors que chacun le sait : le ridicule ne tue pas ! Humains trop humains dirait Nietszche mais nous penchons plutôt pour humains jamais assez humains. Avant que de postuler pour le surhomme... nous y reviendrons dans cette étude. Quoi qu'il en soit le travail d'historien est rarement objectif lorsqu'il s'agit de l'histoire politique des nations et des peuples, alors pour l'ésotérisme c'est un véritable défi.

Le seul critère en la matière d'authenticité est l'expérience de chacun tant il est vrai qu'on doit pouvoir reconnaître l'arbre à ses fruits. Que sont ces fruits ? Peut être tout simplement une certaine légèreté d'être, une joie, un enthousiasme devant la vie, un rire Balzacien à décrocher les tableaux devant la moraline et les jeux du pouvoir qui partout organisent la tragédie humaine.

Si Honoré de Balzac a reçu l'initiation Martiniste, c'est par Henri de Latouche qu'elle a pu lui être transmise, nous verrons cela en 3ème partie. Pour bien comprendre le Martinisme de Balzac, la connaissance de L.C. de Saint-Martin nous est indispensable. (Lire la suite)

BALZAC et le MARTINISME Introduction - [1ère partie] - Le Martinisme dans la Tradition - La doctrine de Martinez de Pazsqually - L'Ordre Martiniste - L'Ordre Martiniste Traditionnel et la Rose-Croix - LC de Saint Martin, le Philosophe Inconnu - La doctrine de Saint Martin - La vie de Jacob Boehme - Jacob Boehme et la naisssance de Dieu - L'illumination du cordonnier - Emmanuel Swedenborg - [2ème partie] - [3ème partie] - Conclusion

Par Célestin Valois
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