Balzac et le Martinisme
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L'illumination du cordonnier

Nous allons suivre les étapes de son illumination qui se succèdent en quatre temps. A l'âge de vingt cinq ans, il est assis dans sa chambre, le reflet du soleil sur un plat d'étain poli le fait tomber en extase. Il lui semble qu'il saisit le fondement des choses ; dans les plantes et dans toute la nature, il décèle une divine harmonie. La même année, cette expérience se confirme et il reçoit lumière et connaissance divine par l'observation de la nature sur l'essence et la vertu des choses. Il écrit "DE SIGNATURA RERUM". Il rend grâce pour la joie de ces expériences et garde le secret. A trente cinq ans, son illumination se poursuit, gagne en précision dans ses visions qui lui donnent une impression de merveilleuse Unité de Tout. Il reconnait sa mission de porte parole du divin et écrit pour communiquer sa gnose. La quatrième étape est celle de son illumination définitive, il la décrit ainsi lui-même :

"La grande porte me fut ouverte, et, dans l'espace d'un quart d'heure, je vis et sus plus que si j'avais passé de nombreuses années à l'université. Cela me pénétra d'admiration, sur quoi j'adressai des louanges à Dieu .... Je ne suis pas un maître dans le domaine des arts et de la littérature mais un homme inculte. Je n'ai jamais désiré apprendre les sciences, mais dès ma première jeunesse, j'ai recherché le salut de mon âme et songé au moyen d'hériter ou de posséder le royaume des cieux .... Au cours de la ma lutte pour triompher de mes instincts inférieurs, une lumière merveilleuse s'éleva de mon âme et j'y reconnus la vraie nature de l'homme et de Dieu, ainsi que la relation existant entre eux, chose que je n'avais jamais comprise ni même soupçonnée."

En terminant par Emmanuel Swedenborg, nous aurons une assez bonne vue d'ensemble sur les sources philosophiques et mystiques de ce qui peut porter la dénomination de Martinisme et auxquelles Balzac puisa. (Lire la suite)


Par Célestin Valois
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