Les montagnes violettes s’éteignent dans le soir couchant, la douceur devient subitement tranchante, j’ai froid, je médite.
L’invisible est Présence et je pressens des millions de vies, qui prennent leur envol à chaque seconde de ma respiration.
Les senteurs de mille printemps m’entourent et me pénètrent.
Je suis de ce monde... et d’un autre.
Comme un moucheron qui meurt subitement d’un coup de doigt agacé.
Je suis une... et multiple.
Dans les sphères de ma mémoire, je regarde ma vie.
Le sourire
qui traverse le ciel me fait pleurer.
Statue, je descend de mon socle et commence à monter les marches de ma maison.
Celle-ci est très haute, lointaine, l’escalier est infini mais une forte volonté m’oblige à continuer... Je souffre, mes jambes sont très lourdes. Puis, les marches me semblent plus petites, une certaine légèreté s’installe dans mon corps.
Tout à coup des ailes m’enserrent les épaules et, dans l’ultime instant du temps, je m’envole et atteins ma maison.
Je pousse la porte, vois une foule de gens : c’est ma famille.
Alors ,j’ouvre grand les bras, des milliers et des milliers d’êtres se logent dans mon cœur... enfin ouvert à l’amour.
Dans le balancement de mes peurs
Dans la crispation des mots froissés
Qui m’ont griffé le cœur
Dans la lourdeur du remords et de la déception
Dans la fragilité de ma compréhension
Je demande pardon à tous,
De ne pas avoir assez
Regardé et compris.