A une époque où la femme passe de la tutelle d’un père à celle d’un mari pour avoir une reconnaissance sociale, Claire depuis son enfance se distingue par un désir ardent
de ne pas se conformer à cette société. Son seul désir est de trouver Dieu et il restera le seul jusqu’à son dernier soupir. Elle a pu observer de loin les agissements de François (celui qui deviendra « le Poverello ») et attend son heure.
Puis, dans sa détermination, elle choisit de rompre avec sa famille et demande à François de pouvoir les rejoindre dans leur démarche dans l’humble chapelle de la Porziuncula ; là, Claire se dépouille de toute sa richesse extérieure et François, après avoir coupé ses cheveux, la revêt d’une grossière tunique et d’un voile épais. Elle est maintenant riche du Service, celui de Jésus-Christ. C’est le 20 mars 1212. Elle a 18 ans.
Après quelque temps passé avec les Bénédictines, (car il n’était pas question de mixité dans l’ordre de François), la première communauté de l’ordre des Pauvres Dames, ou des Pauvres Clarisses est fondée dans la proximité de la Chapelle de San Damiano, chapelle en partie reconstruite par François. Curieusement, cet Ordre, grâce au désir ardent de Claire de suivre la Règle qui était celle des Frères Mineurs, se verra octroyer par Grégoire IX le Privilegium Paupertatis. C’est une victoire pour elle, car cette règle était très dure et on considérait à l’époque qu’elle n’était pas supportable pour des femmes cloîtrées.
Claire s’est mise sous la protection de François car elle avait trouvé en lui, son pendant spirituel dans un abandon total et inébranlable à Dieu.
De même la partie féminine qui est en nous se met sous la protection de notre partie masculine, non pas parce qu’elle est plus faible, mais parce qu’elle est précieuse et qu’elle doit être préservée.
Se refugier dans la main de Dieu n’est pas démontrer notre faiblesse humaine, mais au contraire, c’est lui confier ce que l’on a de plus sacré et que lui seul peut garder.
C’est cette force qui a fait de sa vie un exemple de renoncement et de charité.
C’est cette force qui a fait reculer les soldats de Frédéric II qui avait assailli les murs de San Damiano, terrassés par une lumière aveuglante jaillissant du ciboire qu’elle élevait dans ses mains.
C’est cette force qui a fait que sa loyauté constante aux idéaux de François (même après sa mort) lui permit de rester attachée à sa règle et à son enseignement.
Son corps fatigué s’est éteint, entouré de ceux qu’elle aimait, après avoir entendu la passion du Christ, comme François, dans la Paix de Dieu. C’était le 11 août 1253.
Belle fête à toutes les Claires et que comme leur Sainte Patronne, elles soient porteuses de Lumière, d’Amour, et de Foi.