
- Photo d’Emmanuel Pierre
- du site "Art et Architecture Romanes"
Il a failli disparaître !
Le portail fut muré en 1732, lors de la construction de la tribune intérieure dans la travée occidentale de la cathédrale.
Le tympan, les ébrasements sculptés furent redécouverts en 1840.
En 1862, le portail fut débouché, sous l’initiative de l’architecte diocésain J-Ch. Laisné. [1]
Malgré la dislocation des dalles du tympan et l’affaissement de certains voussoirs, le portail ne fut pas restauré avant 1908. Et les travaux de restauration se prolongèrent jusqu’en 1913.

- Façade Ouest de la cathédrale
D’après l’étude de la Direction des Affaires culturelles de Midi-Pyrénées [2] , « Ils ne furent pas menés avec sérénité : une certaine pression locale ne permit pas à l’Inspection des Monuments historiques de maîtriser toute la situation ».
Il a failli être déplacé !
Une fois le portail roman restauré, on envisagea de le « déménager » !
Par ses grandes dimensions et ses remarquables sculptures, il aurait pu en effet se trouver sur la façade de la cathédrale, bien sobre comparée à lui !

- Le portail Nord de nos jours
Cette hypothèse fut évoquée par Raymond Rey en 1925 [3], soutenue par ceux qui souhaitaient transporter le portail Nord sur la façade occidentale, "en bien meilleure perspective".
Mais en 1977, une chercheuse allemande réfuta de tels arguments, en démontrant, par l’étude de la topographie des abords de la cathédrale, que le portail avait bien été conçu pour l’emplacement où nous l’observons aujourd’hui, et qu’il constituait l’entrée principale de la cathédrale, qui donnait sur ce qui était la place principale de la ville au XIIe siècle. [4].
Le portail Nord est donc bien… au Nord, pour le malheur des photographes, car ce côté de la cathédrale est entouré d’un tissu urbain ancien aux rues étroites, et l’absence d’un recul suffisant rend difficile la reproduction de l’ensemble vu de face.
Voyons comment le portail se présente à nous aujourd’hui
Comme on le voit sur le schéma de gauche, le portail ne forme pas un ensemble avec la façade Nord de la cathédrale. Il s’en détache, par un avant-corps saillant, décoré d’une corniche et de modillons sculptés.
Sous cette corniche, la façade est ornée de voussures et d’une archivolte sculptée.
C’est sur cette archivolte que court une frise, suite de scènes historiées dont est tirée notre représentation de « la dispute pour le bâton ».
La frise de l’archivolte se prolonge sur les deux piédroits du portail en bandeaux sculptés.
Le tympan, la plus importante des représentations iconographiques du portail Nord, associe l’Ascension du Christ et la vie de saint Etienne.
Le Christ, debout dans une mandorle, se situe au centre du tympan. Auréolé d’un nimbe crucifère, il présente le livre de sa main gauche et salue de sa main droite.
Dans la partie supérieure du tympan, des anges descendent des cieux et viennent à sa rencontre, et deux autres entourent la mandorle qu’ils présentent aux apôtres situés dans la partie inférieure du tympan, sous une série d’arcades trilobées.
Dans la partie inférieure du tympan, le groupe des apôtres, limité à onze après la trahison de Judas, encadre un personnage central : la Vierge Marie.
À la grande composition centrale de l’Ascension ont été juxtaposées des scènes latérales consacrées au martyre de saint Etienne. A gauche, sa profession de foi et le scandale qu’il provoque au sanhédrin ; à droite, la vision d’Etienne et sa lapidation.

- Tympan du portail Nord
- Photo de l’auteur.
Il n’y a apparemment aucune relation entre le « discours » que révèle la sculpture du tympan, et celles qui ornent l’archivolte.
Pourtant, un point commun : le sculpteur se serait représenté parmi les personnages sculptés, et on le reconnaîtrait à sa vêture différente...
Sur l’archivolte, le sculpteur figure au premier plan, au sommet de la frise, tel un metteur en scène, comme nous allons le voir bientôt...