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William Beckford
Souvenirs imaginaires...
Souvenirs imaginaires de Maria Hamilton
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Souvenirs imaginaires de Maria Hamilton
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Ils parlent de William Beckford... Souvenirs imaginaires... Grâce à des textes parfaitement imaginaires écrits récemment par quelques passionnés de la vie et de l’oeuvre de William Beckford, laissez-vous conduire à travers l’Europe des XVIIIe et XIXe siècles à la rencontre de cet homme hors du commun. Oh ! mon petit ! Nous avons tout prévu pour toi. La Lignée, que je représente, moi, Maria Hamilton, ta mère, qui descend du roi Edouard III, famille noble de la Maison d’Ecosse d’Aberdorn. La Richesse par ton père, Alderman Beckford, Lord-maire de Londres, qui déverse sur toi la corne d’abondance de la colonie de la Jamaïque, pays des plantations de canne à sucre. La Beauté, cette beauté du corps et de l’esprit qui te fait rayonner dès les premiers jours de ton existence, tu sais, tu illumines ma vie. Je ne laisserai rien te blesser ou t’empêcher d’être celui que tu dois être. Et enfin, l’Intelligence de l’esprit : tu apprends si vite ! Le français, l’anglais, puis le latin,... et la musique : tu aimes tant la musique ! C’est une seconde respiration pour toi, je le sais, tu penses en musique, tu sens en musique, tu parles en musique, tu vis en musique. D’ailleurs, quand je chante, c’est pour te plaire. Nous te donnons les meilleurs précepteurs, ceux qui te prépareront à l’avenir brillant que tu dois avoir. Ton père vient de nous quitter. Il nous lègue son immense fortune mais il laisse aussi un grand vide. Je le vois dans tes yeux qui le cherchent. Lui, le grand homme, lui, qui prenait tant de place partout où il allait, lui qui a créé à Splendens, tout un univers fabuleux dans lequel parfois, j’ai l’impression que je te perds. Les longues heures que tu passes à rêver dans les salons emplis des trésors de l’Orient, ce grand hall égyptien aux onyx et aux albâtres froids, ces enfilades de pièces immenses couvertes de tentures et d’oeuvres d’art. Cette force qui émanait de tout ce qu’il entreprenait, tu la ressens, tu la reçois mais tu la transmuteras, tu l’élèveras dans d’autres sphères plus subtiles. Il était libre dans cette société, lui qui osa interpeller le Roi comme on ne l’avait jamais fait, en plein Parlement, et toi, c’est cette liberté que tu recherches. Et c’est moi, qui dorénavant serait la seule et unique gardienne de ton avenir. Je veux que tu reçoives la meilleure éducation. Tu resteras près de moi, je ne veux pas être séparée de toi et tu ne mérites de te mêler à la foule. Tu seras au-dessus de tous. J’ai choisi pour toi, pour parfaire ton apprentissage, un homme qui a créé une Académie des Beaux-Arts à Bath : Alexander Cozens. Si ton précepteur, le Révérend Lettice est un homme sûr et prudent dans ses enseignements, c’est parce que tu dois apprendre la prudence pour obtenir la respectabilité d’un futur Pair du Royaume. Alexander Cozens, lui saura t’emmener sur les rives déjà fertiles de ton imagination et il comblera ton désir de voyager toujours plus loin, plus haut, à l’intérieur de toi-même. Peut-être n’approuverais-je pas toujours le résultat de son enseignement, mais je ne veux pas te déplaire. Cependant, il faut tout de même que tu suives les voies que ton père et moi avions tracées. Ta nature rebelle est si proche de la mienne ! Nous sommes souvent en butte à des affrontements entre ma volonté de te préserver des jalousies de ce monde impitoyable et ton irrésistible besoin de suivre les mouvements de ton âme passionnée. – Pour revenir à l’ensemble des "Souvenirs imaginaires..."
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