Jean Chrysostome fait cette citation de l’Ecclésiaste dans sa célèbre "Homélie en faveur d’Eutrope" qui est regardée comme un des chefs-d’œuvre de l’éloquence.
Une description du contexte se trouve sur Wikisource :
"Eutrope, d’abord esclave, était devenu ministre de l’empereur Arcadius, et gouvernait sous son nom l’Orient. Rival de Rufin, il le fit disgracier, exila les principaux personnages de la cour, et persécuta sans relâche les chrétiens. Sourd aux sages conseils du vertueux Chrysostome, il se prépara une chute rapide. Une de ses créatures, Gainas, et l’impératrice Eudoxie, qu’il avait fait épouser à Arcadius, se mirent à la tête d’un parti nombreux, et soulevèrent contre lui le peuple et les soldats, également exaspérés par sa tyrannie. Proscrit par l’empereur, Eutrope se réfugia dans une église d’où le peuple voulut l’arracher ; c’est alors que Chrysostome, qui lui devait son élévation à l’épiscopat de Constantinople, prononça pour le sauver un de ses discours les plus éloquents. Les meurtriers se retirèrent ; Eutrope sortit peu après de son asile, mais il fut bientôt saisi et eut la tête tranchée à Chalcédoine, en 399."
Le texte complet de cette homélie se trouve ici : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/.
La citation qui nous intéresse est faite trois fois dans l’homélie :
– 1 - "Eternelle vérité, vérité actuelle surtout : Vanité des vanités, et tout est vanité ! (Eccl. I, 2.) Où est-elle maintenant la pompe brillante du consulat ? où sont les splendides lumières ? Où sont, et les applaudissements, et, les choeurs, et les banquets, et les fêtes ? où sont les (281) couronnes et les draperies ? et le bruyant frémissement de la ville ; et, avec les courses du cirque, les acclamations triomphantes ; et, avec les spectateurs, leurs flatteries ? De toutes ces joies, plus rien : le vent, d’un souffle, a jeté sur la terre tout le feuillage, nous a montré l’arbre nu, ébranlé jusqu’à la racine ; car tel a été le choc de la tempête, qu’elle menace d’arracher jusqu’à la racine de l’arbre, maintenant qu’elle a brisé tous les liens qui l’attachaient à la terre."
– 2 - "C’est pourquoi nous répétons cette parole de l’Esprit-Saint, sans nous lasser de la redire : Vanité des vanités, et tout est vanité ! Car, cette parole, il faut l’inscrire, et sur les murs, et sur les vêtements, et dans la place publique, et dans les maisons, et dans les rues, et sur les portes, et dans les vestibules ; et. surtout, et toujours, c’est dans la conscience de chacun de nous, qu’il la faut incruster, pour la méditer sans relâche."
– 3 - "Puisque les affaires, qui ne sont que tromperie, et les visages qu’hypocrisie et mensonge, paraissent aux yeux du grand nombre la vérité, cette parole, il n’est pas de jour qu’il ne soit nécessaire de la faire entendre ; au moment du dîner, au moment du souper, dans tous les entretiens, chacun doit dire à son voisin, et, en même temps, le voisin doit dire Vanité des vanités, et tout est vanité !"
Voilà qui ne manque pas d’intérêt pour éclairer les recherches en cours. En effet, citer Jean Chrysostome auprès de ces mots célèbres, c’est nous inviter à lire cette homélie prononcée alors qu’Eutrope se réfugie dans une église...
Il serait intéressant de savoir où se trouve exactement cette phrase dans "notre" église et peut-être aussi d’avoir une photo complète du visuel qui l’accompagne.