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Les devoirs
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Cet article fait partie d’un texte intitulé : "Initiation". Redisons-le, l’initiation valide, permet de passer du plan du bon sens rationnel de la personnalité profane épanouie à une modalité plus profonde de l’expression de la vie. Cette dimension apparait comme une aspiration inéluctable, parfois une expérience bouleversante ou encore comme une mission lorsque le sujet atteint un stade bien déterminé. Cet idéal intérieur est inscrit depuis toujours dans l’homme de désir et la voie lui est impérative tout comme la voie d’une fleur est de fleurir. Elle est inscrite en lui de manière innée dès avant sa naissance. Avant que la graine ne germe, elle porte en elle tous les fruits de l’arbre. Mais il faut que la plante ou l’homme parvienne à sa maturité. Le travail de maturation consiste à suivre une direction, un chemin qui nous est totalement inconnu sans aucun repère stable sur lequel il n’est pas question de s’arrêter. Le premier devoir est donc de progresser sans cesse à user le vieil homme ; se laisser devenir de plus en plus transparent à la lumière qui nous habite et veut rayonner alentour. Amenuiser la pierre brute, polir les aspérités qui créent de l’ombre : « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous un boisseau » Le plus difficile est, sans doute, d’abandonner tout vouloir propre… même le vouloir ne plus vouloir ! Cette pratique est dominée par l’esprit de « non-profit », l’action sans mérite. Nous ne devons pas désirer obtenir quoi que soit puisque nous savons qu’à travers nous c’est le Tout Autre qui agit. Ni bienfait physique, ni amélioration intellectuelle ou connaissance. Tout ce qui est donné est donné par grâce non par mérite et nous devons l’accueillir avec la plus grande humilité. L’Un n’est pas un commerçant, ni un comptable Les motivations premières doivent elles aussi s’évaporer afin de nous laisser vivre notre unité corps-âme-esprit en un ici et maintenant éternel (c’est-à-dire sans début ni fin). Cet état d’esprit, appelé « mu-shotoku » dans le Zen fut décrit par un très vieux Maître Tch’an par ces paroles : Ainsi, lorsque nous auront atteint le point de rencontre avec l’Absolu, dans l’humilité totale, comme l’ombre des bambous, dans l’extrême discrétion, comme le reflet de la lune, nous ressentirons la vacuité de toute question. Ceci suppose que l’on ne s’attache à aucune conception figée où nous engage la rationalité génératrice de vains « pourquoi ? ». Retrouvons au contraire le monde des symboles, des mythes, des archétypes et prenons conscience des forces engendrées en nous par cette union avec la Vie. Redevenir nomades comme Abraham le fut. Savoir qu’en quittant les lieux connus sans se retourner nous traverserons un désert. Qu’aucune construction humaine ne nous arrête longtemps, aucune idée, aucun dogme. Une mise en garde s’impose à ceux qui cherchent des expériences extraordinaires, des sensations : l’apprentissage du contact avec le Tout Autre peut être merveilleux mais aussi effrayant car l’on touche à des profondeurs inconnues et c’est pour cela qu’Elie, à l’Horeb se voile la face devant la Présence. L’important est bien la transformation qui nous permettra de laisser agir en nous, de plus en plus librement le Tout Autre. Une simple curiosité intellectuelle est une fausse piste, un piège. C’est une histoire d’amour qui nous attend avec ses bonheurs et ses aléas. Il faut donc bien vérifier la profondeur de notre désir avant de s’engager. Pour lire la suite de ce texte : "La praxis" |
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