Le prénom Cécile (Célia, Céline) peut être rapproché de Caeculus, fils de Vulcain, né des étincelles qui ont ensemencé le ventre de sa mère et ainsi nommé parce qu’il avait des yeux très petits. Certains le rapprochent de la déesse romaine aveugle Bona Dea Restituta (caecitas : aveugle en latin).
La légende de Sainte Cécile, fait de cette jeune femme romaine du 3ème siècle une vierge et martyre de sa foi chrétienne, toujours accompagnée et protégée d’un ange. Condamnée, elle est décapitée et reçoit 3 coups de hache ne provoquant pas la mort. Celle-ci vient après 3 jours pendant lesquelles elle ne cesse de chanter les louanges de Dieu. Ces 3 jours de louanges inspireront les chrétiens qui feront d’elle la patronne des musiciens.
Dans les distractions, le bruit et la souffrance du monde, Sainte Cécile semble nous inviter à tourner notre regard au-dedans de nous. Abandonnant consciemment toute représentation, tout questionnement sur l’origine même de notre douleur, tout sens ; alors aveugle au monde extérieur et déjà décapité, il nous faut encore accepter une troisième décapitation pour pouvoir accueillir et laisser monter du plus profond de notre souffrance même, cette musique de l’âme qui déjà chante l’émerveillement de ce qui est à venir.
Laisser ce jour et les jours qui viennent exprimer cet encore mystérieux chant de louange, n’est-ce pas créer en nous l’espace pour l’accueil et la mise en harmonie vibratoire pour que le moment venu soit aussi celui de notre Epiphanie.
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