Pèlerinage à
Compostelle par le Camino del Ebro |
Etape 7 : de Quinto à Fuentes de Ebro Camino del Ebro : 181 km déjà parcourus par El Peregrino |
Voilà, je suis dans le village de Fuentes. Il est presque 15h assis sur un banc dans un parc, un peu à la "cloche", j’ai retiré mes chaussures et je regarde le temps qui passe... Regarder le temps qui passe...! Voilà bien quelque chose que je fais maintenant très bien. Le Camino apprend à profiter pleinement de ces instants que j’aurai bêtement qualifié d’inutiles il y a quelques années... Revenons au début de cette journée. Il est 7h le bar à côté est ouvert et en prenant mon petit-déjeuner, je laisse au jour le temps de se lever. Les madeleines trouvées dans les bars en Espagne sont vraiment savoureuses. La pluie semble annoncée, j’ai enfilé mes guêtres en prévision, mais il ne pleuvra pas de la journée...! Je sors de Quinto avec un temps agréable, le ciel est couvert, il va faire moins chaud... A ce souvenir, j’ai un sourire aujourd’hui derrière mon ordinateur. Je vais vraiment regretter dans les semaines à venir le soleil de plomb...! Finalement quelle que soit la nationalité ou le statut des hommes, il suffit le plus souvent de s’ouvrir et faire les premiers pas pour découvrir la convivialité ordinaire... Comme prévu il est de bonne heure quand j’arrive à Fuentes. La mairie est ouverte et je veux rester ici pour récupérer un peu. Si je vais au village suivant situé à 7 kms la mairie sera fermée et je vais me retrouver dans une chambre chez l’habitant. Le personnel de la mairie est sympa, une charmante jeune femme m’envoie chez le curé qui a une petite structure à deux lits et qui doit pouvoir m’accueillir. Bingo...! Porte close, le curé doit être en tournée dans d’autres villages, mais heureusement la mairie m’a donné son numéro de portable. Sympa au téléphone, le prêtre me donne rendez-vous à 20h devant sa porte après la messe... Me voilà donc dans une nouvelle situation, il est presque 16h, je suis dans un parc de la ville, allongé sur un banc les pieds à l’air, un carnet à la main, je parle avec vous... Je dois faire un peu clochard, mais personne ne me jette de pierre, au contraire, ceux qui passent devant moi m’adressent un "Ola" sympa dans la coutume du pays. La coquille qui pend à mon sac doit être aussi une identification. Je pense au prêtre qui fait sa messe à 19h. J’irai un peu avant pour être certain qu’il ne m’oublie pas... Au même moment mon portable sonne. C’est l’abbé qui me rappelle, il va se débrouiller pour passer à son bureau à 18h et s’occuper de moi...! Je suis ravi évidemment, je vais pouvoir très bientôt prendre une douche et dormir dans un des deux lits de l’association Caritas. Je rencontre comme convenu cet abbé accueillant. Non content de m’offrir le gîte, il me fait un bon pour dîner au restaurant, super... Il est bien cet abbé, mais je ne peux m’empêcher de lui trouver l’air caricatural de l’homme qui fait son boulot... ! Je n’aurai pas avec lui une discussion disons un peu plus sacerdotale... J’assiste à la messe à 19h. Il faut avoir l’honnêteté de dire que c’est un peu pour honorer ce prêtre que je suis présent. Je suis très peu pratiquant dans le sens que l’entend l’Eglise, j’ai toujours beaucoup de mal à me recueillir vraiment pendant le rituel catholique... De l’orgueil peut-être, mais quand mon cœur s’interroge vraiment sur le Grand Architecte de l’Univers, il est toujours dans la nature... Le restaurant du soir est tenu par un andalou et les musiques de flamenco y sont reines... Je dois dire que par moments, je trouve le son un peu trop fort et quand le patron l’accompagne d’une voix enfumée, c’est un peu limite pour l’endurer longtemps... ! En plus, à une table voisine, il y a quatre joueurs de dominos. Ils jouent à tour de rôle en levant bien haut la main et en la faisant retomber pour claquer très fort les petits rectangles sur la table en bois...! Ajoutons à ça les commentaires de quelques spectateurs et l’ambiance est celle d’une corrida où les mots semblent exploser dans les bouches... Malgré tout ça, la bonne humeur est là ainsi que la gentillesse, la vie est belle quand elle est loin de l’artifice. Je frissonne en sortant du restaurant. J’ai toujours un peu froid après dîner quand je suis fatigué. Je retourne presque en courant dans ma petite chambre en solitaire, déjà je rêve de m’enfouir dans mon duvet pour plonger dans mon univers de silence... |
– La photo du visage provient du site : http://morguefile.com/
|
Cette page a déjà été visitée 2522 fois.
Pour être informé
par un court message dans votre boîte aux lettres de la mise en
ligne d'une prochaine aventure, inscrivez-vous à la liste de diffusion
: "Sur
les Routes de la Tradition" |
D'autres articles du site à consulter sur les thèmes
traités ici : |
Pour ajouter un nouveau commentaire à cet article |
Accueil - Alphabétiquement vôtre - Sur les Routes - Horizons Traditionnels - Champs du monde - Plan du site Copyright © 2002/2024 - Les Baladins de la Tradition |