Pèlerinage à
Compostelle par le Camino del Ebro |
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Etape 31 : Molinaseca par Ponferrada à Pereje Camino del Ebro : 848 km déjà parcourus par El Peregrino |
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas... Ponferrada est à 7 kilomètres, je marche un long moment dans le noir et je touche presque à Ponferrada quand le jour se lève. J’ai l’impression de retrouver un certain dynamisme ou plus exactement mon état d’avant ces deux jours de galère... Je n’ai plus beaucoup de graisse sur le corps, mais je me sens en forme... ! J’ai pensé un moment retrouver sur le chemin Michel ou les deux compères le Madrilène et le boxeur... Il n’en sera rien. Encore une grande ville de 64.000 habitants toute en longueur qu’il faut traverser. En plein centre de Ponferrada il y a le fameux château des templiers. Le soleil semblant gagner pour quelques heures sur les nuages, j’espérais faire une belle photo de l’ensemble vraiment spectaculaire. Pas de chance, l’édifice est entouré presque totalement d’échafaudage, impossible de prendre une photo correcte... Je progresse depuis un long moment sur une avenue un peu ennuyeuse, elle est bordée de magasins et de bâtiments d’entreprises. J’ai l’impression de ne jamais pouvoir quitter cette ville... ! J’ai de temps en temps quelques douleurs intestinales, mais elles sont supportables et elles vont disparaître dans la journée. J’ai faim. C’est bien, justement toujours en suivant cette rue bruyante, j’arrive dans un village au nom curieux de Cacabelos. Il faut que je mange et au comptoir d’un bar je grignote une portion d’omelette aux pommes de terre. En sortant, je passe dans une épicerie faire un peu de provision pour la route et l’odeur du jambon serrano que je mets dans mon sac me donne encore envie de manger. C’est bon signe... Le paysage a changé, le chemin gravit et vagabonde à travers des collines couvertes de vignes éclatantes de couleurs. Je suis dans le Bierzo une région de bon vin... J’ai quitté Cacabelos il y a peu, mais j’ai faim en pensant à l’odorant jambon dans mon sac. Voilà une aire de repos avec une table qui sera la bienvenue pour m’installer confortablement. Je me sens bien et heureux, mon esprit vagabonde... Le Camino est simplificateur et non pas réducteur. Pour le corps et l’esprit, il est source d’humilité, il magnifie la simplicité. Tout l’être s’attache à l’essentiel. Ces voyages me préservent pour l’avenir d’un intellectualisme tentant, surtout pour quelqu’un comme moi qui a une formation de base un peu trop légère, mais autodidacte par curiosité... Aimer c’est simple... ! J’arrive à Ponferrada, je me sens bien, je vais continuer jusqu’à Pereje et retrouver les fins d’étapes que j’avais prévues. Je dois avoir une bonne constitution en trois jours, j’ai fait 98 km malgré cette désagréable tourista. J’aime cette ville de presque 4000 habitants. Juste en entrant, le chemin domine la vieille citée et passe devant l’église de Santiago. C’est un lieu de culte roman à une seule nef. Il est célèbre par son portail nord : la « Puerta Del Pardon ». Par un privilège du pape espagnol Calixte III (1455-1458), les pèlerins qui étaient soit malades soit dans l’impossibilité de poursuivre leur voyage pouvaient, en passant ce porche, se voir accorder le jubilé avec les mêmes droits que devant la tombe de l’apôtre à Compostelle. Je sors de la ville, encore 7 km pour atteindre Pereje en suivant la vallée sinueuse et encaissée d’un torrent le Valcarcel. Il ne pleut pas, mais le vent est violent. Cette vallée ressemble à une porte tournée vers l’ouest et qui resterait ouverte au courant d’air... ! Les intempéries s’y engouffrent parfois violemment. La route n’est plus dangereuse depuis qu’une autoroute presque suspendue au-dessus de la vallée a fortement diminué la circulation. Le chemin bien aménagé longe l’ancienne route nationale maintenant bien calme. Là haut, parfois spectaculairement posée sur des pylônes à des dizaines de mètres au-dessus de la route, une sourde résonance : c’est le passage des camions... J’arrive à Pereje un petit hameau de 55 habitants, mais avec une très belle auberge faite de pierres et de bois donnant un aspect rustique du plus bel effet. Juste en face, il y a un restaurant tout aussi confortable et c’est là où je suis installé pour bavarder avec vous... Repas agréable ce soir, nous sommes plusieurs pèlerins autour d’une table dans une salle basse aux poutres apparentes. L’ambiance est chaleureuse et chaude, dehors le froid est tombé dans cette vallée privée très tôt de quelques rayons de soleil. Il pleut en sortant du resto et demain le mauvais temps est annoncé pour grimper El Cebreiro à 1330 m. Ici à Pereje nous sommes encore à 530m. |
Les photos ont été prises par l’auteur pendant son pèlerinage. |
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