Une main à Saint Michel
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31 mai 2008, par Azalaïs
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Les cheminées "sarrasines" que l’on trouve en Bresse louhannaise sont peut-être des cheminées... scandinaves !
Site : Les cheminées sarrasines
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Une main à Saint Michel
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31 mai 2008, par Azalaïs
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J’ajoute aux commentaires éclairés du Dr. Jean Devriendt avec lequel je suis en plein accord que ces fresques ne sont pas plus "orientales" qu’"occidentales". Les canons iconographiques que l’on retrouve de l’Arménie à la Gaule et de l’Espagne à la Flandre étaient fixés au moins un siècle avant la naissance de Mahomet et bien deux siècles avant les incursions arabes en péninsule ibérique ou sur la rive nord de la Méditerranée. Donc l’influence arabe en ce cas est nulle. Plus exactement, les Arabes ont repris dans leur architecture les mêmes sources arméniennes qui donneront l’art pré-roman, mérovingien puis carolingien. La ressemblance vient donc d’une origine commune.
En ce qui concerne la main de gloire, elle existe déjà sur des icônes antérieures à la querelle iconoclaste (et donc à l’époque carolingienne), ce qui signifie que la conscience de ce que l’on peut et de ce que l’on ne peut pas représenter du divin était claire dès l’origine.
L’unité profonde de l’art chrétien se fait sentir jusqu’au XIIIe siècle. C’est avec le passage au gothique que certains canons iconographiques seront abandonnés en occident. La divergence toutefois ne sera achevée qu’au XVIe siècle entre la peinture "pieuse" illustrative d’occident et la tradition iconographique maintenue en orient et en Russie.
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Une main à Saint Michel
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1er juin 2008, par Bayazid
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Chère Azalaïs,
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les "sources arméniennes" ?
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Une main à Saint Michel
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3 juin 2008, par Azalaïs
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Tout d’abord, comme un croquis vaut mieux qu’un long discours, un site qui permet de voir les plus belles églises arméniennes.
Site : http://www.armenweb.org/culture/egl...
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Une main à Saint Michel
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3 juin 2008, par acanth
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Très ignorant en la matière, vos textes sur le tronc commun aux arts oocidentaux et arabes m’ont beaucoup appris (de même que ceux de votre savant interlocuteur !) : je ne connaissais ce sujet que par les quelques lignes d’ Emile Male où il faisait allusion à un art venu de Mésopotamie ( la voie persane dont vous parlez) qui , mieux adapté aux représentations chrétiennes avait balayé l’influence héllénistique dominante et inspiré tous les arts méditerranéns. Il ne donnait malheureusement aucune référence précise. Aussi ai je consulté avec grand intérêt votre site exemple.Je suis déçu car je pense que ces divers monuments ne sont pas de construction antérieure au X ème et ne démontrent donc pas l’antériorité manifeste de cet art arménien. Les références carolingiens sont plus intéressantes . Il doit en outre être possible de retrouver dans des motifs décoratifs de chapiteaux mérovingiens des "arabesques" venues de la "grande Perse" telles que l’on les retrouvera plus tard dans des décors mozarabes.
Quand vous parlez d’iconographie fixée
dès le IV ème - ce qui dépasse donc le cadre de l’architecture- pouvez vous donner des modèles significatifs ?(J’ai manqué l’exposition au Louvre l’an dernier...).
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Une main à Saint Michel
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3 juin 2008, par Azalaïs
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La conversion de l’Arménie date du tout début du IVe siècle puisque Grégoire l’Illuminateur baptise vers 301 le roi Tiridates (Trdat). Grégoire construit la première cathédrale arménienne à Vagharshapat (actuellement Echmiadzin), en s’inspirant des basiliques romaines et du style architectural profane local, pour éviter la confusion avec les anciens temples païens. A partir de cette origine va se développer un style très particulier avec des tours à plusieurs pans, des arcs, des piliers pris dans les murs, etc. Les architectes arméniens seront renommés, demandés aussi bien dans l’empire byzantin que dans l’empire perse ; ils furent également appréciés dans les Gaules. Charlemagne a maintenu ce goût : il fit appel à Odo, architecte arménien, pour la chapelle impériale d’Aix, après quoi l’évêque Théodulf d’Orléans le prit pour bâtir Germigny.
Par la voie persane, le style arménien influença la construction des mosquées dès la fin du VIIe siècle, et les deux "routes" se rejoindront en Espagne dite "mozarabe".
Site : http://www.yevrobatsi.org/st/item.p...
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Une main à Saint Michel
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3 juin 2008, par Bayazid
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J’avais bien compris la "voie persanne". Pré-islamique, bien sûr, mais qui s’est prolongée ensuite, après l’Islam, facilitée par les contacts des occidentaux avec le Moyen-Orient durant les croisades.
;-)
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Une main à Saint Michel
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17 février 2008
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Fresquiste reproduisant des peintures "orientales" d’une église du
XII-XVème siècle en Périgord, je remarque la présence de "cheminées
sarrasines" près d’anciennes églises du Lot, notamment, y compris une
"église bâtie au XIIè siècle sur une ancienne mosquée".
Pouvez-vous me
renseigner sur la présence musulmane en sud-ouest du XIIème au XVème
siècle ?
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Une main à Saint Michel
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17 février 2008, par Bayazid
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Je ne suis pas spécialiste de la question, mais en tout état de cause il me semble que cette présence musulmane est antérieure même au XIIème siècle.
Lire Muslim Charafdine, docteur en histoire spécialiste de ’la présence musulmane en France au Moyen-âge" :
– http://www.saphirnews.com/
Autre lien sur ce thème :
– http://georgesabertrand.free.fr/
Cordialement
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Une main à Saint Michel
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10 novembre 2007, par Béatrice
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Cette image me fait aussi penser, par l’arc en ciel, aux Amérindiens.
Dans les chants de guérison l’arc en ciel permet le passage entre la maladie et la guérison, comme cette porte de chapelle est passage.
Passage vers notre intérieur, effet grotte du rocher aliée à cette sensation d’élévation magique ou mystique que procure le lieu.
Chez les bouddhistes on retrouve aussi cette main, abhaya mudra, symbolisant l’absence de crainte, la protection, la bienveillance, la paix.
ET tout simplement, quelle beauté du symbole !
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Une main de Dieu...
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6 novembre 2007, par Dr. Jean Devriendt
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J’ai fait ma thèse sur ce genre d’image, qui s’appelle...une main de Dieu... Il en est de très belles dans des manuscrits carolingiens. Dieu l’impossible à figurer se voit en ses oeuvres, dans la trace de ses mains...le Cercle irisé est à la fois symbole de plénitude et de divinité, avec la main se dessine une croix : l’oeuvre des mains de Dieu culmine en l’Incarnation qui a mené le Christ à la Croix. Le Chist est d’ailleurs la seule Image du Diue sans Image, parce que Fils égal au Père l’ayant engendré. Le doigt de Dieu est enfin l’autre nom de l’Esprit-Saint. La main est ouverte en signe de bienveillance et d’accueil, la bénédiction ou l’affirmation dogmatique aurait replié certains doigts. C’est une image courante, sans mystère, qui sera remplacée à partir du XIIe siècle par des Boucliers de la fois combinant cercle et triangle. Son étrangeté vient qu’elle nous dit des choses que nous savons en une langue que nous ne parlons plus……… Jean Devriendt. Univ. Metz.
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Une main de Dieu...
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9 novembre 2007, par Bayazid
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Merci pour cet apport !
Il existe une main semblable dans la cathédrale du Puy, peu visible
car il faut monter dans les tribunes pour la voir.
Mais ici, la "Main de Dieu" est sous le porche, elle règne sur l’entrée et
la sortie de ceux qui viennent se recueillir.
Cette main est donc à la fois une métaphore (bienveillance divine) et une métonymie (Dieu "contenu" dans une partie du corps humain qui fait symbole) ?
Quelle belle image, accessible à tous ceux qui la
contemplent ! Les pèlerins qui visitaient Saint Michel l’Aiguilhe avant de prendre le Chemin de Saint Jacques devaient se sentir protégés.
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