Et si vous êtes à court de lecture : un bon, un vrai roman qui va de l’exil en Inde du dernier roi de Birmanie jusqu’au Myanmar du prix Nobel Aung San Suu Kyi en passant par la Malaisie. Titre : le Palais des Miroirs (The Glass Palace) de Amitav Gosh dont j’ai aimé aussi le Pays des Marées.

Actuellement, pendant trois jours, Festival des Lumières au Mahaboddhi Temple. Extraordinaire succession de poojas [1] de diverses nationalités venues en pèlerinage pour l’occasion.

Si les Tibétains sont imaginatifs question rituels, ils sont surpassés par les Bhoutanais dont je viens de suivre une pooja une bonne partie de la matinée. Ils sont des centaines, accroupis en rangées face à l’Arbre de l’Éveil. Chaque moine tient une clochette dans une main, un damarû [2] de l’autre ; devant lui est disposé un livre de prières non relié comme les anciens recueils gravés sur feuille de palme et parfois une photo de la personne à qui il dédie ce rituel...

Incantations répétitives scandées par le grondement des trompes funèbres taillées dans des tibias, auxquelles répond le roulement des tambourins, le tintement des clochettes... Alternance de douceur planante et de tonnerre qui prend aux entrailles et emporte l’esprit vers des espaces rares. Tout cela baignant dans le visuel pourpre des tuniques et l’orangé des chapelets d’œillets d’Inde.