Avant-hier, visite du Temple du Soleil de Konarak, énorme structure pyramidale composée comme un char de procession, tiré vers l’Est et la mer par des chevaux, et monté sur des roues solaires délicatement sculptées.

La masse impressionne, mais le détail ravit, car de ce temple - édifié à l’époque de nos cathédrales - toute l’ornementation et la sculpture est une glorification de la musique et de l’érotisme.

Malgré les détériorations du temps - l’intérieur du temple a été comblé pour éviter son effondrement - il reste assez d’images pour illustrer un Kama Sûtra.

Le temple de Puri - interdit aux non-hindous, une tendance au durcissement sectaire et à l’intolérance qui se confirme au fil des années - au contraire, grouille de vie dedans et aux alentours. On y voit débarquer des pèlerins venus de villages lointains, de ces « zones tribales » qui composent encore 20% de la population de l’Orissa. De petite taille, des parures que je n’ai vues nulle part ailleurs, des saris de minces cotonnades, et surtout des visages très intenses, émaciés, polis comme du métal. Toute une autre Inde encore que je ne connais pas.

Citation de Mark Twain trouvée dans le Hindu Times :
« Un banquier est un type qui te prête son parapluie quand le soleil brille et qui veut que tu le lui rendes dès qu’il commence à pleuvoir. »
Mais il ne faut pas que le déclin de l’empire américain te donne le cafard pour autant !

Je pars ce soir en train pour Budh Gaya, faire ma cure de bouddhisme.

Ensuite, sans doute, je retournerai à Varanasi et je me demande si après toutes ces folles villes du Nord, je n’aurai pas une furieuse envie de revenir vers le Sud, ses villes tranquilles et son charme nonchalant.