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La crèche de Noël lundi 29 novembre 2004 par Abd Al Haqq |
Comme chacun des grands moments du christianisme, la crèche est un instant initiatique. Nous en examinerons les différentes phases afin de voir quelles indications nous pouvons en tirer et de vérifier que nous sommes bien sur ce chemin universel d’individuation, ce chemin vers la Lumière qui, bien que reflété par toutes les religions, n’est la propriété d’aucun dogme particulier. Le lieu Son aspect naturel l’oppose aux édifices construits par la main de l’homme. On peut déjà pressentir que ce lieu n’est pas celui de la pensée rationnelle, celui des idéologies ou des dogmes. C’est un lieu sauvage et naturel en l’homme. Un creux, un vide, une vacance dans le roc des certitudes, une brèche dans la montagne des savoirs. La grotte est aussi le lieu souterrain, le lieu de l’enfouissement où se vit la mort et la renaissance que l’on nomme aussi résurrection. Lieu où la fin d’un cycle en prépare un autre. Le temps Manque de lumière, de chaleur et de vie. C’est aussi dans un creux, un espace vide du temps, ce concept psychologique s’il en est, que va se produire le désir et le fruit de ce désir. Le vide appelle le plein. Le manque crée les conditions de la plénitude. L’objet [1] C’est sur des auges de pierre, des crèches, que les saints moines irlandais traversèrent les mers pour porter le verbe au loin et ouvrir un nouveau cycle de civilisation. Cette auge là sera le véhicule du passage du Divin vers l’homme. Ce Divin qui épouse si bien les creux, les vides de l’humain. Les personnages Et puis il y a ce couple mal assemblé. L’homme vieux et la jeune femme. Deux pôles de la vie, les deux composantes universelles de la psyché. Lui c’est Youssef, elle c’est Mariam. Il est l’actif, l’artisan, le "faber" qui travaille la matière noble et sacrée chez les hébreux : le bois. Elle c’est la toute pure, passive, l’in-épousée ; la matière blanche (gwen ether, Genifer, Guenièvre, Geneviève) mise en forme, informée, fécondée par un Verbe divin. Elle s’est faite vide, elle aussi, et vase sacré, réceptacle de la Parole du Tout Autre. Elle s’est laisser agir, sans vouloir, juste une acceptation pleine et entière. Un lâcher prise. "Qu’il me soit fait selon Ta parole" a t-elle répondu à Gibril, L’Envoyé divin "ha malach ha Elohim". Ce n’est pas son "moi" qui a répondu, mais tout son être qui a dit oui à ce regard d’amour. Mariam est pour cela la Mère de tout ceux qui s’avance sur la voie de l’illumination, elle est l’exemple, l’archétype. Ce n’est pas non plus pour elle que la Lumière née de la Lumière va s’incarner. Elle, elle n’est que l’outil, le véhicule de cette Lumière qui brille déjà dans les ténèbres mais que les hommes n’ont pas encore perçue. Elle n’a pas même demandé pourquoi, elle s’est laisser aimer. L’ermite du tarot, le chiffre neuf, celui qui arrive à la fin du cycle avant que n’en recommence un autre par le Un, l’unité, porte devant lui une lanterne qui éclaire les alentours et le signale. Mais il ne voit pas plus loin que le bout de son bras... Il est porteur d’une lumière (Luciphoros...Lucifer) pour le monde, mais n’en a pas le fruit ; Simplement il sait qu’il n’y a rien à voir, qu’il n’y a pas de pourquoi au chemin qu’il parcourt. L’action Conclusion Le connaissant est à la fin et au début d’un cycle de la lumière et de la vie. Il passe au travers des ténèbres, porteur aveugle de lumière. Mort et renaissance, ou plutôt résurrection, mais qui est "re suscité" ? Le même ou le Tout Autre ? La réponse est dans la grotte, au fond de la " crèche ", réponse unique : le Fils unique de l’Un. Ainsi le christianisme est-il une religion à Mystères au sens que les grecs donnaient à ce terme. Une voie initiatique vivante depuis la nuit des siècles à aujourd’hui. Mais c’est souvent faute d’en percevoir le sens profond que nous abandonnons et délaissons la substantifique moelle pour des nourritures syncrétiques et exotiques aux saveurs très épicées qui brûlent nos papilles sans nous nourrir vraiment. |
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La crèche qui se trouve en haut de l’article est une photo BLDT. Celle qui est dans le corps de l’article provient du site http://crechesaintsaturnin.free.fr/. [1] CRÈCHE n. f. XIIe siècle, "mangeoire pour les bestiaux". Emprunté de l’ancien bas francique *krippja. |
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