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Les Saturnales Fête romaine jeudi 16 décembre 2004 par Alain Goine |
La symbolique des Dieux, que ce soit Cronos pour les Grecs et Saturne pour les Romains reste surprenante. D’ailleurs, ces Saturnales, avec leur inversion d’autorité entre les riches et les pauvres, rejoignent le complexe d’œdipe, s’identifiant ainsi à leur Dieu Saturne. Il s’agit à la base d’une fête romaine qui se déroulait pendant huit jours du 17 au 24 décembre. Ce genre de fête décadente, que l’on nomme “fête” parce qu’elles sont données en l’honneur des Dieux, mais qui seraient appelées débauche en d’autres temps et d’autres mœurs. Cette fête païenne rendait grâce à plusieurs dieux (dont Saturne...). Ensuite le 25 décembre, c’était l’adoration de Mithra (Dieu de la victoire et des armées des empereurs romains). Les victoires, n’est-ce pas le moteur de l’homme ? Cette période était destinée à célébrer le retour du soleil, au solstice d’hiver, avec l’importance qu’a le soleil dans le monde agricole. À l’époque, évidemment les récoltes avaient un rôle capital pour la vie de l’empire. Pendant ces “Saturnales”, les hiérarchies sociales s’abolissaient, voire s’inversaient. Le monde humain était en dévotion, ils honoraient leurs dieux. L’égalité régnait entre maîtres, serviteurs et même esclaves. Le temps s’arrêtait, plus de travail, plus d’école, plus de justice ; un temps de réjouissances. Évidemment des excès avaient lieu. Des débauches tous azimuts, festins, ripailles, ivresse, sacrifices, orgies... L’ère chrétienne et l’avènement de la naissance du Christ diminuèrent et arrêtèrent les Saturnales, les Chrétiens étant de plus en plus nombreux. Bien que tombé en désuétude le vocable “Les Saturnales” reste synonyme de débauche et de licencieux. Hormis le côté décadent, ces Saturnales devaient apporter un temps de réflexion et une prise de conscience aidée par l’alcool et les abus. Les prières, les méditations et les griseries apportaient une introspection qui servait d’exutoire. Par extension, les Saturnales étaient une fête de la famille, du père, de la mère et bien sûr des semailles. Peut-être un garde-fou, pour éviter tout dérapage, car dans cette ivresse collective, il est bon de se garder quelques repères. La gaieté et la joie étaient de mise. La nuit, la fête continuait à la lumière des torches. On peut dire que les Saturnales se poursuivent de nos jours avec les carnavals. Vu le succès qu’ils ont, n’a-t-on pas des regrets de ne plus avoir de Saturnales ? Il est certain qu’un défoulement, à l’échelon régional ou national, n’est pas chose courante, dans une vie faite de plus en plus de compromissions. Faire tomber les inhibitions est une très bonne thérapie. Freud s’est intéressé à ces débordements. Dans sa “Psychologie de la fête", il y voit une réconciliation entre le Moi et l’idéal du Moi. Le côté restrictif du quotidien trouve dans la fête un contentement de Soi. Le complexe de Saturne est de ne pas vouloir perdre les choses sur lesquelles on s’est cristallisé depuis l’enfance. |
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