"Célébrons les SEPT Saints au nombre égal à celui des colonnes où la Sagesse bâtit sa maison, comme pierres, leurs paroles ont brisé l’ordre impie du tyran." (Sixième ode byzantine des Matines du 4 août célébrant les SEPT Dormants)


Noël... ou le renversement des valeurs
jeudi 23 décembre 2004

par Voldor


Les Saturnales célébrées par les Romains à cette époque de l’année tournaient déjà en dérision le pouvoir et les principes bien établis de la société, la fête des fous du Moyen Age perpétua cette coutume : d’aucuns prenaient ce jour-là l’habit de l’évêque et singeaient les cérémonies en ridiculisant les formules consacrées.

Noël vient conforter le renversement des valeurs. Le puissant Roi tant attendu, le Messie, se fait fragile nouveau-né ! Quelle dérision pour l’observateur trop rapide !

Le "renversement" des valeurs ?
Mais qu'est-ce donc ?

Simplement, la possibilité - tel l’acrobate - de faire une pirouette - mais intérieure, celle-ci - dans les situations les plus critiques.

Tout souci, aussi profond et grave soit-il, devient alors une occasion d’apprendre. D’apprendre à mieux réagir la prochaine fois, d’apprendre la compassion envers autrui parce que nous savons que, nous aussi, nous sommes capables de tomber.

Oui, mais... Quand on est vraiment très affecté par les événements... On n’a guère envie de jouer les acrobates ! Parce que ce n’est pas sérieux et qu’il y a plus urgent à faire....

Oui, c’est ce que l’on croit habituellement. Les soucis sont choses sérieuses. C’est vrai... et faux aussi... Vrai quand on est dans le tourbillon du monde. Faux quand nous pirouettons pour nous décentrer de nous-même car tout, alors, nous apparaît différent. Fou, complètement fou, pour celui qui, jamais, n’a osé l’expérience...

Le plus difficile est sans doute de penser à prendre son élan pour quitter mentalement son analyse raisonnable et raisonnante de la situation. Nous dirons que c’est... une habitude à développer ;-)

"Et j’entendis le rire des anges. C’était l’envers du silence et leur troupe nidifiait sur les corniches du temple et le temple s’appelait Poésie parce qu’il ne pouvait avoir d’autre nom." (Jean Cocteau)

Noël ou le renversement de nos valeurs,
Noël, la fête des fous,
Noël, le signe de tous les possibles...

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Voldor

L’acrobate est au fronton du portail central de la basilique de Vézelay. Cette photo provient du site http://www.art-roman.net.


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> Noël... ou le renversement des valeurs
23 décembre 2004, par Gerfaut

Au Moyen-Age, la Messe des fous dite aussi Messe de l’Ane, était célébrée à l’époque de Noël. Comme il est dit dans l’article, elle rentre dans la Tradition des réjouissances marquant le solstice d’hiver dont l’origine serait les saturnales romaines.
La Messe des fous est la mise en scène du renversement de l’ordre social et de l’autorité : un "roi" ou "fou" est élu parmi les démunis ; les serviteurs et leurs maître échangent leurs rôles.
Les célébrants se font des dons rituels de cadeaux pastiches et de nourriture et prononcent des discours burlesques.
Ils bafouaient la hiérarchie ecclésiastique avec des mots grossiers et blasphématoires, charivaris, élection d’un" fou" comme faux évêque qui entrait sur un âne dans la cathédrale, assis à l’envers, et qui était intronisé devant l’autel...

La Messe des fous serait un scénario permettant à l’homme de vivre le sacré par la transgression et de transcender le temps profane.

L’autre aspect de la messe, c’est l’innocence merveilleuse personnifiée par le "fou" , l’idiot du village, le plus démuni, souvent le plus jeune.

Ne nous fait-il pas penser au Ravi de la crèche ?


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