De la Naissance de l'Homme au salut des Mages |
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![]() L’élégance du Compas samedi 5 janvier 2008 par Ibis |
Baladin qui chemine pense-t-il à ses gambettes quand il arpente ? Heureusement que non. Il les oublie, son regard se fixe sur l’horizon, sa pensée, calme ou agitée, dessine ses arabesques pour elle-même, utiles ou futiles, les guiboles n’en ont cure. Elles font leur travail seules.
Merci nobles jambes, d’avoir collaboré depuis des millions d’années à ma station debout. Ca semble si naturel... debout... mais il en a eu du travail !!! Bassin, hanches, colonne vertébrale, cheville, pied, tout le monde s’y est mis. Et me voilà maintenant érigé sur mes jambes ! Certes, elles flageolent parfois quand l’émotion est trop forte, mais c’est la faute du cerveau, les jambes n’y peuvent rien. Elles, elles tiennent bon. Si ça ne tenait qu’à elles, elles seraient là encore dans longtemps. Mais voilà, il faut que je m’en mêle depuis là-haut : viandes en sauce, petits crus de derrière la bonne cave, quiches et fromages, potées et tripoux, tout ça n’arrange pas le délicat rouage de ligaments, de vaisseaux, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les veines sanguines ne sont pas vraiment en proche banlieue du coeur. Facile pour lui d’y amener le sang, plus dur est le retour. Promis, je me convertis au navet à l’eau, et aux céréales. Loin les varices et les lourdeurs immobilisantes !
Et pourtant, que ne pouvez-vous faire, quand je vous vois fichées dans les chaussures d’un Zidane, enroulées autour d’un yogi, quand je vous vois vous entremêler sans vous empêtrer chez un couple de patineurs, suivre les fantaisies d’un danseur de sirtaki, ou bien alors chez le marcheur tibétain où l’on se demande d’où vous vient votre persévérance.
Attention ! Errata ! Aux jambes, et aux chevilles !!
Impossible de les oublier, elles qui donnent toutes la souplesse, l’ondulation si particulière à la marche. Tout en jeu cette cheville. Incroyable de force. Elle qui supporte tout l’édifice, se permet encore de jouer les fines gazelles chez les demoiselles. Peut être est-ce cela qui trouble tant dans la cheville. Ce mélange de force et de fragilité. En poésie, la cheville est une licence qui permet la versification. Elle en permet l’articulation. En menuiserie, elle est une pièce de bois que l’on introduit dans l’ensemble pour solidariser deux ou plusieurs autres. Ce qui la caractérise est d’être parfaitement ajustée, et en même temps de permettre un jeu. Pour notre cheville, c’est pareil. Elle est parfaitement ajustée pour que la masse entière s’y repose, et par son jeu, elle dynamise tout et porte le corps vers l’avant. Imaginons un instant les jambes sans les chevilles, nous balancerions d’un côté et d’un autre sans avancer bien vite, dans une démarche de canard. C’est notre vaillante cheville qui nous propulse élégamment vers l’horizon. Et nous voilà prêts à baladiner avec nos jambes, à arpenter le monde en dansant, à mesurer la sphère avec notre compas, nous laissons aux danseurs le 180°, il nous reste modestement 90°, et plus souvent encore 30° d’empâtement, pour mesurer notre soif d’aventure, et prendre notre baluchon, comme le "mat" du tarot, pour aller vers notre espérance. |
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Cet article s’inscrit dans le cadre des "Enigmes du Sphinx" présentées du 26 décembre 2007 au 6 janvier 2008.
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