" On voit de la flamme aux yeux des jeunes gens mais dans l’oeil du vieillard on voit de la lumière..." |
Jour... vendredi 5 janvier 2007 par Abd Al Haqq |
La brume baigne les vallons, le soleil émerge sur le sommet des collines. En bas les hommes vont à leurs occupations ; les bruits qui montent disent l’activité fébrile. En haut, le chevreuil hume la tiédeur à venir et l’alouette s’élance pour son adoration du soleil. Deux mondes côte à côte, deux vies. La station du monde d’en bas n’est pas le lieu de la prise de conscience véritable, ni celui de la perception de la Réalité telle qu’elle est en Elle-même. Cette conscience et cette perception ne seront possibles qu’en escaladant les monts, en s’élevant. La brume te voile le soleil et tes occupations te distraient du désir, en toi, de devenir alouette face à Lui. "Les gens sont plongés dans le sommeil : c’est lorsqu’ils meurent qu’ils s’éveillent" (Coran 37,102) La lune fugitive vole de nuage en nuage, le vent puissant la poursuit. Ombres et lumières se succèdent sur la terre et en mon âme impuissante. Ainsi je me sens passif devant les nuits noires et les pleins soleils de l’esprit. Entre ces jours où le quotidien me submerge et ces moments de grâce, si brefs, où le calme et la volupté règnent sur mon cœur apaisé. Est-ce le destin de l’homme que de vivre à mi-chemin entre le ciel et la glèbe ? Ecartelé de désir, je vais par les sentiers de la connaissance vers un éternel midi... C’est du moins mon espoir, sinon à quoi bon ? Aurais-je tout dit si demain la cécité me gagnait le cœur et que je ne puisse plus discerner l’invisible ? Aurais-je tout dit de l’ineffable ? Mon fils saurait-il, suivant les graviers sur le sol, retrouver le chemin que je fis ? Et comprendrait-il les traits de lumière que j’ai perçus s’il ne les a entrevus lui-même ? A quoi bon les mots et les images pour transmettre un vécu. Il lui faudra sans doute comme moi éprouver le manque et, sur les ailes du doute voir le désir poindre en son âme. Existe-t-il le mot qui puisse lui faire comprendre le sens du vent et les effluves du paradis avant qu’il ne les perçoive lui-même ? Pourrais-je simplement lui enseigner le goût de ce silence inouï où se tient la Parole. Je pose mon cœur au bord d’une feuille de papier et que la Grâce fasse le reste si cela est bon... Que Ta volonté soit fête et l’homme sera comblé ! |
Pour répondre à cet articlePour consulter le forum lié à cet article |
|
– La photo au début de l’article provient du site :http://lotrovassi.splinder.com.
|
Les articles de ce parcours ne se veulent ni complets ni exhaustifs. C'est pourquoi nous invitons les visiteurs de ce site à utiliser largement le forum lié à chaque article en cliquant sur le lien Pour répondre à cet article afin de noter les réflexions, remarques et commentaires qu'ils souhaiteraient partager ici. |
Cette page a déjà été visitée 1688 fois.
D'autres articles du site à consulter sur les thèmes traités ici : |
Accueil - Alphabétiquement vôtre - Sur les Routes - Horizons Traditionnels - Champs du monde - Plan du site Copyright © 2002/2024 - Les Baladins de la Tradition |