Le labyrinthe
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Allez courage ! Allons, quelques pas encore... Tiens, mais le sentier ne parait pas tout droit, il nous faut faire preuve de patience, vérifier encore la justesse de nos connaissances et nous appuyer fermement sur nos certitudes. Nous rebroussons chemin, il faut tourner encore et encore. Dans quel dédale me suis-je, donc, engagé ? Enfin ! Nous y voici ! Notre périple dans la cité n’aura pas été vain ! Nous voilà tout proche d’aboutir. Nous touchons au but ! N’est-il pas là tout près ! Seuls quelques pas nous en séparent encore. Souviens-toi, mon âme, depuis les temps anciens où nous avons opté pour le chemin de nos aspirations intérieures. Comme il nous parait lointain maintenant que nous touchons au but. Allez courage, Allons, quelques pas encore. Tient, mais le sentier ne parait pas tout droit, il nous faut faire preuve de patience, vérifier encore la justesse de nos connaissances et nous appuyer fermement sur nos certitudes. Nous rebroussons chemin, il faut tourner encore et encore. Dans quel dédale me suis-je, donc, engagé ? Mais oui, j’y suis bien sûr : « Dédale », l’architecte de Cnossos qui construisit le palais dit « De la double hache » aux salles et aux couloirs si enchevêtrés qu’on ne peut en sortir et où fut prisonnier à la demande du roi Minos, le Minotaure, monstre à tête de taureau, vaincu par Thésée grâce au fil d’Ariane et où, pour avoir déplu au roi, seront enfermés Dédale, son fameux architecte et son fils Icare. Mais moi, humble serviteur, quel sacrilège ai-je commis pour me retrouver prisonnier à déambuler ainsi dans cette suite d’allées sans fin ? Allons, assez de jérémiades, n’as-tu donc pas appris par tes recherches et ta longue pratique des rituels enseignés par les maîtres que l’esprit ouvre à des perceptions nouvelles et accède à la vision de la sainte lumière. Allons persévérons, mon âme, nous avons contourné l’obstacle et percevons de nouveau le but tout proche. Enfin, croyons-nous, car après quelques autres détours supplémentaires nous voilà complètement éloignés du centre et sans exagération assez contrariés et extrêmement découragés de ne point parvenir au sanctuaire tant désiré. Ainsi, perpétuant le mythe d’Icare, les nobles constructeurs de nos cathédrales ont-ils placé, pour en avoir sans aucun doute connu le sens caché, dans nombre d’elles un exemplaire, bien visible. Fort élaborés et de forme variée, certains sont carrés comme ceux de Saint-Omer (France), Crémone (Italie) et Séville (Andalousie) ou octogonaux comme ceux d’Amiens, Sélestat et Reims et enfin circulaires comme ceux de Bayeux, Sens et Chartres qui seraient pour ces deux derniers les plus anciennes figures du pavement en France. Ainsi à différentes époques retrouve-t-on de telles représentations depuis l’Egypte Ancienne : Médine El Fayoum ; en Grèce Epidaure du 4ème siècle avant notre ère ou de Samos plus ancien encore. Le palais de Cnossos, daté du 2ème millénaire avant notre ère, était un vaste complexe carré bâti sur cinq étages et comprenait quelques 1300 chambres et de multiples couloirs donnant sur une immense cour centrale. Mais nous en trouvons aussi de nombreux exemplaires de l’époque romaine comme à Crémone, Naples, Ostie ainsi que dans de nombreux pays d’Europe et d’Afrique du Nord. Ça y est, mon âme, je me suis perdu, encore, dans le monde de la représentation, du tangible et pourquoi pas du négociable comme si l’on pouvait négocier quelque peu de savoir en échange de beaucoup de lumière. Je me suis écarté du cœur et ne voyant que la forme, j’ai oublié l’esprit. Allons, reprends ta route, encore un peu de courage et t’appuyant sur le connu apporte à d’autres ta confiance et dans la joie donne-toi au service du temple en persévérant dans la prière intérieure et la douce lumière de la voie entrevue. Elle t’amène plus sûrement que tu ne penses vers la chambre secrète du royaume où oeuvrent les bienheureux et les élus. Après plusieurs détours et beaucoup de patience, nous y voilà enfin en ce centre mythique, magique sanctuaire, indicible saint des saints. Mais là point de sortie ! Il nous faut nous rendre à l’évidence. Le chemin parcouru n’était pas fait seulement pour arriver au centre mais aussi pour nous faire acquérir les moyens de sortir sans retour en arrière. Il nous faut nous élever au dessus de nos limites physiques et mettre notre corps en complète harmonie avec notre esprit. Ainsi libérés de notre pesanteur, nous serons accueillis à la vie dans la lumière de l’être. Mais s’il nous reste, encore, en notre ego, une seule trace d’orgueil mieux vaut ne pas chercher à s’élever vers la lumière et faire, sans regrets, aussitôt, marche arrière. Préférant éviter les déboires d’Icare qui vit fondre ses ailes, donnons nous quelques temps encore, nous aurons tout loisir, de revenir parcourir, lentement et sereinement, ce lieu et par de nouvelles déambulations vérifier en toute sérénité notre initiation aux mystères du labyrinthe. |
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– Le labyrinthe d’Amiens provient du site : http://expositions.bnf.fr
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