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Honoré de Balzac
II - Thèmes martinistes chez Balzac
E - Langage, art et musique vers une théorie de l’art
De la musique avant toutes choses
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De la musique avant toutes choses
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Cet article s’inscrit dans le cadre d’une vaste étude intitulée "Balzac et le Martinisme". Pour en consulter le plan. Pour revenir à la page précédente... La musique est une voie de sublimation pour l’amour. Le duo fait résonner l’accord des deux notes issues de la vibration primordiale unique dont parle le texte "Aurélia" de Nerval. L’humain n’est plus qu’un instrument sous le souffle divin. Le duc de Caetano, usé par les plaisirs de la vie, ne se rattache à l’existence que par cette lubie étrange qui consiste à réaliser un accord entre la voix de la Tinti et une note de son violon ou bien encore la voix de Genovese. Ceci produit sur lui l’effet d’une extase mystique. "Il existe en musique un pouvoir plus magique que celui de la roulade ... L’accord de deux voies ou d’une voix et du violon, l’instrument dont l’effet se rapproche le plus de la voix humaine. Cet accord parfait nous mène plus avant dans le centre de la vie sur le fleuve d’éléments qui ranime les voluptés et qui porte l’homme au milieu de la sphère lumineuse où sa pensée peut convoquer le monde entier". La musique trouve son pouvoir dynamisé par le sentiment amoureux. Ainsi, se trouve animée la substance même de la matière dans la nature supérieure de l’homme. De même que Massimilla apparaît dans Gambara, il est question de Gambara dans Massimilla Doni. Il est le "musicien de Cremone" La théorie sur l’unité son, lumière et pensée est exposée ici comme dans Gambara. L’amour produit les mêmes effets que l’art, que la musique surtout. Quand Vendramin lui explique les extases que la musique provoque sur Cataneo et Capraja, Emilio reconnaît les symptômes de son amour pour Massimilla. "Tu viens d’expliquer mon amour pour la Massimilla" dit Emilio. "Cher, il est en moi-même une puissance qui se réveille au feu de ses regards, à son moindre contact et me jette en un monde de lumière où se développent des effets dont je n’osais te parler". L’art ne peut pas se contenter d’imiter la nature, l’amour ne peut se satisfaire dans la consommation charnelle, le poète ou l’amant idéal doivent s’élever sur les hauteurs de l’abstraction à la recherche du Principe malgré le risque de folie et l’incompréhension générale. "Mais aussi, dès que dans les choses de la nature morale un homme vient de dépasser la sphère où s’enfantent les oeuvres plastiques par les procédés de l’imitation pour entrer dans le royaume tout spirituel des abstractions où tout se contemple dans son principe et s’aperçoit dans l’omnipotence des résultats, cet homme n’est-il plus compris par les intelligences ordinaires". |
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[1] Le "musicien de Cremone" est l’appellation qui est habituellement donnée à Monteverdi. NDLE |
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