X Y = Z
Refrain
Ce sont nos zones érogènes
Nos organes zénithos
Ca me gène ça me zen
Je ne suis pas parigo
Vous en faites un p’tit peu trop
En les étalant sans gêne
Vous messieurs les intellos
C’est le vice à la BN
On suit votre numéro
Au Mag.Lit. on se déchaîne !
Refrain
Las du plaisir, Origène
S’en sépare tout de go
Il n’y en pas dans la gêne
Dit d’Abelard le bourreau
Refrain
Que de souffrances vilaines
Laids colporteurs de nos maux
Ils infligent, ils assènent
Aux victimes d’un duo
Refrain
Par un acte plein de haine
Titanomachie Cronos
Débute la prime scène
Laissant ongre Ouranos
Refrain
Qui rendra la quatorzième
Part du défunt au tombeau ?
La sœur d’Osiris en peine
Cherche par monts et par vaux
Refrain
Qui que tu sois, tête pleine
Ou tête de bourricot
Tu es là car une graine
Fût mise dedans un pot
Refrain
Quand la foudre frappe un chêne
Quand la cage oublie l’oiseau
Quand l’œil ouvre ses persiennes
Que la lame rentre au fourreau
Refrain
Suspends l’O à perdre haleine
Brouillard coupé au couteau
Flamme attrapant un phalène
A la fois acte et repos
Refrain
Avez-vous prisé mon zèle ?
Je leur ai donné des ailes
Là-haut, ils sont bien plus beaux
Nos organes au zénith… Oh !
Le docteur Jouissance, Freud en allemand, a déclaré que toutes les parties du corps peuvent devenir des zones érogènes. Ce serait une question d’entrainement…
Si les observations de ce célèbre cocaïnomane sont vraies, elles résultent de son observation clinique car nous ne lui connaissons pas une vie érotique riche au point de lui avoir permis de vérifier sur lui-même cette assertion. De plus, il faut noter que le plaisir masculin étant plus concentré, plus génital, plus organique, localisé que celui de la femme, perverse par nature, descendante de Lilith, la première femme d’Adam, bien plus que d’Eve et encore moins de Marie. Le mâle de l’espèce, c’est vrai, souffre au départ d’un léger handicap pour progresser vers cette condition idéale : chaque centimètre de muqueuse et de peau de tout le corps réclame sa part d’orgasme comme un droit inaliénable !
Néanmoins, il me faut me limiter à la partie du corps que l’on m’a réservée et il faut bien reconnaitre que c’est tout de même la meilleure part du corps de l’homme comme de la femme.
Ah, quel bonheur ! Que du bonheur, que du bonheur !
On m’a suspecté de ne pas dire toute la vérité lorsque j’ai déclaré ne pas trop croire au tantrisme.
Quel chercheur peut échapper au tantrisme sous le règne de Kali ?
Vouloir ramener le sexe au sacré est de plus en plus un péril, mais le danger vient de plusieurs côtés.
Où frappe-t-on lorsque l’on veut discréditer un Maître spirituel et sa mission, même si sa voie n’a rien à faire avec le tantrisme de la main gauche ?
En-dessous de la ceinture, bien sûr, et en se conformant à l’adage bien connu attribué à Talleyrand :
« Mentez ! Mentez ! Il en restera toujours quelque chose ! »
Mais d’un autre côté, sur la voie spirituelle, la folie du tantrisme sexuel a été l’écueil de plus d’un élève avancé se croyant souvent beaucoup plus loin qu’il ne l’est ou de débutants aventureux...
Est-ce que cependant la recherche spirituelle peut encore se pencher sur ses liens avec la sexualité ?
Avant de répondre à cette question, je voudrais aller voir où en est le monde profane.
Où en est la révolution sexuelle ? A-t-elle tenu ses promesses de libérer l’humain ?
La société d’après 1968 a voulu s’affranchir des siècles de répression sexuelle.
Souvenons-nous qu’avant cette date même la publicité était rare car jugée inconvenante.
La libération sexuelle est inséparable de l’expansion du libéralisme économique.
Les ravages du Sida, la prostitution galopante liée au milieu du crime organisé et à la drogue, sont-ils une rançon morbide de cette libération des mœurs ?
La répétition des messages sexuels dans la publicité, l’érotisme à fleur de peau de consommateur, le commerce du sexe, la pornographie favorisés par les moyens de communication ont-ils un lien avec la progression de la criminalité sexuelle qui encombre nos prisons [1] ?
Le sexe nous fait toujours rire qui forge dans l’inconscient ses images et ses jeux de mots. A moins d’être très coincé, vous avez peut-être pu sourire en lisant le début de cet article et si le rire est le propre de l’homme alors le sexe n’est pas sale, et pourtant…
Que de souffrances véhicule cette sexualité !
L’homosexualité est sortie de la honte biblique mais qu’est-ce que ç’est un homosexuel ?
Un humain défini par sa sexualité et limité par ce seul horizon.
C’est ça le matérialisme, l’humain vu comme étant identifié à son corps sans chemin possible de retour à l’âme.
On ne peut choisir de regarder un seul aspect des choses. Plus de jouissances peut-être mais j’en doute car le « plus » est antinomique du plaisir… mais plus de souffrance, c’est certain.
Marguerite Yourcenar, dont on pourrait prendre soin de dire qu’elle était un grand écrivain avant de dire qu’elle était une lesbienne, avait d’assez bonnes idées sur l’éducation et je vais vous livrer l’une d’entre elles.
Les jeunes hommes ou adolescents en âge de découvrir leur sexualité et de la mettre en pratique avec une partenaire devraient, selon elle, faire un stage en maternité pour assister à un accouchement afin de voir un aspect du sexe que les hommes pour qui la femme est objet de plaisir uniquement préfèrent ignorer : la souffrance, la joie, le sacrifice et la vie.
Les sociétés occidentales ont faussé la relation avec la sexualité sous l’influence de l’Eglise dans la deuxième partie du Moyen Age.
Le traumatisme a été, il faut le croire, tellement fort sur la psyché pour que nos intellectuels de la Bibliothèque Nationale relayés par le Magazine Littéraire nous ouvrent « les Enfers » de ses archives comme si c’était les caves du Vatican.
Mais je vous le demande : de Sade à Houellebec, des particules aristocratiques aux particules plus élémentaires, est-ce que cette sexualité est devenue plus saine et plus heureuse ?
Est-ce que la castration est le fait de l’Occident puisque nous faisons usage d’un mot oriental le tantrisme pour la redonner au sacré, puisque du mythe grec au mythe égyptien en passant par Rome, on la retrouve souvent ?
L’Inde a son Kama Sutra et l’érotisme de ses temples, ses Devadasi et j’en passe, la Chine n’a pas réprimé le sexe dans le Taoïsme, lui prêtant au contraire une science de la santé physique et spirituelle voire de longévité et d’immortalité.
Pourtant l’Inde est le pays de l’ascèse et la Chine communiste, puis post-communiste sort difficilement d’une politique très répressive, attitude régressive si on se souvient des pratiques que les Impératrices avaient avec leurs œufs de jade…
Peut-être qu’entre répression et libération débridée il y a un juste milieu, passant pas une éducation du corps et de l’esprit.
Il faut s’occuper du bas du corps, de toute la partie qui soutient les organes génitaux par des exercices de type yoga ou gymnastique chinoise énergétique, sur les muscles du périnée sachant que cette zone a une grande réserve d’énergie.
Sans entrer dans le système complexe des méridiens et autres canaux d’énergies, la stimulation des fascias d’une partie du corps (enveloppe des muscles) provoque des réactions en chaine sur les autres fascias d’autres muscles et ce jusqu’au cerveau lui-même entouré de la même façon, même si ce n’est pas un muscle, bien entendu.
Les soins de la partie inférieure de notre système de çakras majeurs, ce sont - pourquoi pas - ces techniques de bien-être ou thérapeutiques que nous redécouvrons, comme le bain dépuratif. Et tant pis pour ceux qui se moquent de Rika Zaraï !!!!
Le point important c’est que si la base du corps est le premier barreau de notre échelle de Jacob, il demeure pour nous lié à l’expérience de la dualité : « plaisir souffrance », « homme femme » etc…
En bas du corps, nous sommes séparés, mais en haut, dans le crâne nous sommes Un.
L’illumination que les mystes recherchent se produit en haut et non en bas.
Le tantrisme véritablement supérieur ne se tient pas dans les organes génitaux mais dans le cerveau entre la glande pinéale et la glande pituitaire.
C’est là que le nouvel être non charnel peut être engendré.
La sexualité sacrée se murmure entre ces deux glandes endocrines de la tête, c’est un amour qui fait du bien mais ne fait pas de bruit. Pour entendre cette romance, il faut que cela se taise un peu en bas.
Pour aller vers ce silence, je vous propose de suivre la progression des 31 noms du Cupidon Hindou, le dieu Kama (d’où l’expression se tenir sur son 31 ?), Maitre du deuxième çakra qui commande ces organes :
Il est l’amour charnel et le souvenir amoureux, l’attachement sexuel (Smara), la volupté (Rama ou Ramana), le Fils‑des‑passions (Bhâva‑ja), le Fils‑de‑l’attirance (Kârshni), Celui‑qui‑enflamme (Darpaka ou Dîpaka), le Convoiteur (Kâmana, Kharu), le Dévergondé (Kulâkeli), la Matrice‑de‑la‑volupté (Shringara‑yoni), le Pimenté (Titha), le Voluptueux (Shatanârîca), il est muni de flèches (Ishma) comme Cupidon, il est même le Tueur (Mâra)...
Le Destructeur-de‑la‑paix (Shamântaka), Celui‑qui‑trouble‑l’esprit (Manmatha), le Fils‑de‑l’illusion (Mâyi ou Mâyâ‑suba), le Trompeur (Mohf), la Tige‑de‑l’attachement (Râga‑Vrinta), le Maître‑du‑Samsara (Samsâra-guru), le Stupéfiant (Muhira)...
Le Beau (Abhi‑rûpa), Armé‑de‑beauté (Rhûpâstra), l’Harmonieux (Vâma), l’Heureux (Kantu), Aimé‑de‑la‑fortune (Shrî nandana), l’Intense (Gadayitnu, Gridhu, Gritsa), la Flamme‑de‑miel (Madhudîpa), le Bruit‑du‑feu (Murmura), aux Armes‑de‑fleurs (Kusamâyudha), à l’Arc‑de‑fleurs (Pushpa‑dhanus), aux Flèches-de‑fleurs (Pushpa‑shara).
OM !