Le martyr byzantin de Notre Dame du Puy-en-Velay Réponse de l’énigme N°59
vendredi 23 mai 2008
par Bayazid
C’est bien sous le porche d’accès à la cathédrale du Puy-en-Velay qu’a été prise la photo de l’énigme 59. La photographie du martyr chrétien figure aux côtés d’une représentation originale, aux influences orientales affirmées, de la Transfiguration du Christ.
Notre-Dame du Puy-en-Velay est bâtie sur l’emplacement d’un ancien lieu de culte païen, peut-être d’origine celte. Dès sa création l’église primitive, qui correspond au chevet actuel, fut fortement marquée d’influences byzantines.
La construction de la cathédrale commence à la fin du XIe siècle. L’essentiel des travaux est effectué au XIIe siècle, mais bientôt, il faut l’agrandir par l’adjonction de deux travées supplémentaires, avec un porche.
Une troisième campagne de travaux, au XIIIe siècle, permet la construction des dernières travées qui reposent sur des piliers dans le vide, comme "sur pilotis", les architectes manquant de place à cause de l’important dénivelé.
On entre alors désormais dans la cathédrale par le dessous, et on débouche en son centre après avoir gravi un large escalier laissant apercevoir de loin une superbe façade romane polychrome qui surprend par son aspect oriental [1].
Le personnage photographié fait partie de l’une des deux fresques ornant les murs latéraux d’accès au porche central, sous les "piliers-pilotis" qui supportent les dernières travées de la cathédrale.
En 950, l’évêque du Puy, Godescalc, avait été le premier pèlerin à faire le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Après son retour, le Puy deviendra le point de départ de l’une des voies les plus importantes vers la Galice (Via Podiensis).
Imaginons le départ du pèlerin de Compostelle dès le XIIIe siècle. Avant de sortir de la cathédrale après la bénédiction de l’évêque, il passe sous le porche central, encore abrité par les voûtes supportant les dernières travées de Notre-Dame du Puy.
En descendant une première volée de marche, il aperçoit sur sa droite, au nord, une fresque représentant la Vierge en majesté.
La Vierge est assise sur un trône carré (d’influence orientale), signe de sagesse et de perfection dans la réalisation [2], devant un rideau tenu par des anges et entourée des prophètes Ezéchiel et Jérémie, elle présente son Fils au monde.
Jésus, sur ses genoux, n’est pas un enfant. Il est déjà le Christ, il se présente lui-même par une main bénissante. D’ailleurs, sur la voûte de l’arcade encadrant la scène, le même Christ bénissant figure dans une gloire tenue par des anges. En-dessous, sur les côtés de la voûte, on reconnaît Jean-Baptiste et le prophète Isaïe.
Exactement en face de cette fresque, sur le mur sud, à sa gauche, notre pèlerin admire une fresque de même dimension que la première, représentant la Transfiguration du Christ, dans une dominante de couleur bleu lapis-lazuli, fréquente dans le style byzantin.
Le Christ, dans une mandorle, est entouré des prophètes Moïse et Elie. La mandorle est l’exacte complément du trône carré de la Vierge, figurant sur la fresque d’en face.
La mandorle du Christ évoque le rayonnement lumineux de son corps de gloire : elle est son trône dans le royaume de l’Esprit. Le trône carré de la Vierge, en vis-à-vis, évoque l’incarnation terrestre du Fils de l’Homme.
Il est intéressant d’observer une influence musulmane dans la représentation du Christ transfiguré : il est debout et campé sur la montagne, mais un ange lui voile la face, ce visage que les trois disciples présents voyaient transformé : "Pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre." [3]
Cela nous renvoie aux représentations de Muhammad, le visage voilé lorsqu’il est dans le monde des anges, le Malakut. Le Malakut est l’Orient spirituel, ce monde intermédiaire où les corps se spiritualisent, et où les êtres spirituels prennent corps. La théologie comme la mystique musulmane, et notamment persanne, y font fréquemment allusion, au point que le philosophe orientaliste Henri Corbin a inventé l’expression de « monde imaginal » pour en traduire la nature : un monde non pas imaginaire, mais spirituel, existant sur un autre plan du réel.
C’est dans ce monde-là qu’a lieu la Transfiguration du Christ, et c’est à ce monde que Marie de Magdalena accédera lorsqu’en visitant le tombeau de Jésus elle le verra ressuscité dans un corps de gloire - d’où le "Noli me tangere" : "Ne me touche pas.", prononcé par Jésus...
Aux pieds de Jésus, salué avec déférence par Moïse et Elie, les apôtres Pierre, Jean et Jacques sont à moitié endormis selon Luc [4] Il est difficile - en effet - de rester en pleine conscience devant une telle scène, sorte de trouée dans le réel matériel et sensible, qui peut provoquer une sidération à celui qui la contemple.
Et même Pierre qui proposera de monter des tentes : "Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie." [5], dévoile par cette suggestion inadaptée à la situation la gêne et la frayeur des disciples.
Sur la voûte de l’arcade encadrant cette scène, la colombe du Saint-Esprit est entourée par deux anges. En-dessous, et de chaque côté, faisant pendant en face près de la Vierge, à Jean-Baptiste et au prophète Isaïe, seraient représentés saint Etienne et saint Laurent, tenant la palme du martyre.
Le martyr de notre énigme serait donc Etienne ? C’est l’avis de Bernard Galland et de Martin Framond, exposé sans autre commentaire dans leur livre sur la cathédrale Notre-Dame du Puy [6].
Toutefois, il paraît indispensable pour comprendre la signification de chacune des deux fresques, de les considérer séparément d’abord, et dans leur ensemble ensuite.
Les deux fresques se répondent et se complètent. Et chacune des deux fresques doit présenter un ensemble cohérent de symboles et de personnages. Or la présence de saint Etienne et de saint Laurent encadrant la fresque de la Transfiguration me gène un peu, car elle n’a pas une signification aussi lumineuse et convaincante que la présence de Jean-Baptiste et d’Isaïe encadrant la Vierge en majesté.
Revenons à la fresque de la Vierge. La Vierge en majesté sur son trône carré présente un Christ-enfant bénissant, elle présente l’Incarnation. Elle symbolise la notion du Dieu intérieur. Cette notion avait été évoquée en son temps, et pratiquée en leurs coeurs, par Jérémie et Ezéchiel, qui figurent aux pieds de la Vierge sur notre fresque.
Et Jean-Baptiste, le Précurseur, et Isaïe avant lui, ont passé leur vie à annoncer et préparer la venue du Messie. Pas étonnant, donc, qu’ils figurent dans l’encadrement de la fresque !
Le Précurseur baptisait pour préparer les âmes à cet événement. Isaïe, que les chrétiens appellent parfois « l’évangéliste de l’Ancien Testament », annonçait : « Ce jour-là, le Seigneur étendra la main une seconde fois, pour racheter le reste de son peuple. » [7]En somme la fresque de la Vierge fait apparaître une claire unité de signification.
Il n’en est pas à l’évidence de même pour la fresque de la Transfiguration. Revenons donc à ce que représente la scène, et surtout à ce qu’elle signifie. La conversation du Christ avec Moïse et Elie dans le Malakut, si je puis emprunter cette expression théologique musulmane pour parler de l’univers dans lequel elle se déroule (voir plus haut) a été longuement commentée.
Élie devait venir avant le Messie et préparer le chemin. Et Moïse est celui par qui la loi de Dieu est donnée aux hommes. Il est donc aussi un précurseur pour les chrétiens, puisqu’il a accompli cette première étape avant l’intériorisation progressive de Dieu dans le coeur de l’Homme qu’a opérée symboliquement l’avènement du Messie.
Moïse et Elie, tous les deux prophètes, représentent deux fondements de la Bible. Les premières Ecritures sont dues à Moïse, qui sous l’inspiration divine, a écrit le Pentateuque, comme Muhammad, plus tard, écrira le Coran. Elie transformera ce verbe écrit en paroles de feu : le feu du buisson ardent, celui qui ne brûle pas mais éclaire viendra donner son étincelante lumière à la Loi divine.. [8]
En conversant ensemble que se disent Moïse, Elie et Jésus ?
Marc (IX, 2-10) est laconique : « Élie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le »
Matthieu (XVII,1-9) fait pratiquement le même récit, en y ajoutant la sollicitude de Jésus après l’événement : « Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez à personne de la vision avant que le Fils de l’Homme ne soit ressuscité d’entre les morts. » »
A partir de ces récits évangéliques, on ne comprend pas de manière évidente les présences de saint Etienne et de saint Laurent dans l’encadrement de la fresque. Certes, les deux diacres martyrs, Etienne et Laurent, sont associés par Voragine dans sa « Légende Dorée » [9], qui a repris sans doute, au début du XIIIe siècle, les récits populaires qui s’étaient progressivement développés autour de la vie des saints. [10].
Bien que nés à deux siècles d’écart : Etienne et Laurent sont tous les deux diacres. Etienne fait partie des sept diacres auxquels les Apôtres imposèrent les mains [11]. Laurent, élevé au diaconat en l’an 257 par le pape Sixte, fut le premier des sept diacres attachés au service de l’Église romaine.
Les qualités des deux saints illustrent les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité. Comme Elie, saint Etienne a une éloquence de feu. « La grâce de Dieu, qui remplissait le cœur d’Etienne et le rendait semblable au Ciel, faisait jaillir de sa bouche ces paroles inspirées et se répandait aussi sur son corps, irradiant son visage d’une lumière divine, comme le Seigneur le jour de sa Transfiguration » nous dit Voragine. Cette éloquence entraîna la jalousie des juifs, et aboutit à son martyre par lapidation.
Quant à Laurent, à la mort du pape Sixte conduit au supplice, il distribua tous les biens de l’église aux indigents et aux orphelins. Au préfet romain qui voulait s’approprier les trésors de l’Eglise, Laurent aurait répondu, en montrant les orphelins : « Voilà les trésors de l’Église, que je vous avais promis. » Cette fière impertinence lui valu un horrible et lent martyre, par consumation sur des braises ardentes.
Est-ce suffisant pour expliquer leurs présences dans l’encadrement de la fresque de la Transfiguration du Christ ?
Les fresquistes, qui visiblement vénéraient les deux saints, ont peut-être joué avec les dates de célébrations de leurs mémoires.
Les reliques de Saint Etienne furent découvertes dans les premières années du Ve siècle ; on en fit solennellement la translation, dont la mémoire est honorée par une fête que l’Église célèbre le 2 août.
La Transfiguration est célébrée le 6 août.
Laurent, dont le martyre, en 260, fut l’un des plus cruels qui soit, est célébré le 10 août.
La célébration des deux saints martyrs "encadre" donc littéralement la célébration de la Transfiguration, dans le déroulement liturgique comme sur notre fresque de Notre-Dame du Puy.
L’explication, quoique digne de considération, manque néanmoins de contenu théologique. L’évangile de Luc peut-il nous aider ?
Luc est le seul à nous donner la teneur de la « conversation » entre Jésus, Moïse et Elie : « Et voici, deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem. » [12]
Ce « départ » (exode en grec), est-ce la traversée de la mort qui doit s’accomplir bientôt à Jérusalem ? Cet aspect de la Transfiguration est davantage souligné chez les catholiques que chez les orthodoxes, pour qui la Transfiguration est un message de joie, plutôt lié au baptême du Christ qu’à sa Passion.
L’épisode de la Transfiguration aurait eu lieu le dernier jour de Soukkhot, la fête des Tentes, qui suit le Grand Pardon. C’était - dans la liturgie juive - un épisode symbolique de renouveau.
Mais dans la liturgie catholique, le récit de la Transfiguration (Marc 9, 2-10) est lu le deuxième dimanche de carême, ce qui est un choix de date important. « Jésus a manifesté sa gloire aux apôtres, à travers la Transfiguration, pour leur donner « la force de faire face au scandale de la croix ». La Transfiguration est une anticipation de la résurrection, mais celle-ci suppose la mort. », commentait Benoît XVI, le 17 janvier 2008.
Les éclaircissements donnés par Luc sur la conversation de Jésus avec Moïse et Elie peuvent-ils être interprétés comme annonçant la Passion et la Résurrection de Jésus ? Dans cette acception, le message est clair : nous n’entrerions dans la joie de la Transfiguration (et de la métamorphose eschatologique de nos corps terrestres en corps glorieux), que si, dans notre propre vie, nous acceptions la croix.
La présence de nos deux diacres encadrant la fresque de la Transfiguration à Notre-Dame du Puy s’expliquerait alors autant (si ce n’est plus) par leur martyr que par leurs qualités morales et mystiques.
Mais le message adressé aux fidèles et aux pèlerins n’est pas pour autant doloriste : ce ne serait pas dans la culture du XIIe siècle « byzantin ». Le martyre des deux diacres est signalé d’une palme. Mais le langage des fresquistes, des sculpteurs, des verriers et des peintres du Moyen âge est largement symbolique : il y a un sacrifice à faire pour accéder à la Transfiguration, aux révélations du Malakut. Il est le fruit d’une métamorphose intérieure qui doit nous faire renaître sur un plan supérieur...
La contemplation de la fresque du Puy nous ouvre à une grande méditation. Que chacun suive la sienne, et que tous déposent ici, en hommage à notre martyr byzantin, les pensées qui leurs viennent...
[9] « O bienheureuse Rome, qui possède, dans un même mausolée, ces précieux restes, les corps de saint Laurent l’Espagnol, et de saint Étienne de Jérusalem ».
Le visage du Christ voilé par les Anges est très inhabituel dans l’iconographie de la Transfiguration mais je doute que l’islam y soit pour quelque chose. Il me semble que c’est plutôt un rappel du voilement biblique de Moïse après la rencontre de Dieu au mont Sinaï.
La fête de la Transfiguration a été fixée au 6 août assez tardivement et l’on peut penser qu’il s’agissait de remplacer par une grande fête chrétienne les fêtes païennes des moissons, dont le Lugnasad celtique. D’autre part les fêtes d’Etienne et de Laurent ne correspondent pas à l’anniversaire de leur martyre mais à un agencement liturgique savant. Tout cela forme effectivement un ensemble. La fonction liturgique du diacre au moyen âge était beaucoup plus importante que dans l’Eglise catholique de nos jours et se rapprochait de celle qui est encore la sienne dans les Eglises orthodoxes. C’est le diacre qui lit ou plus exactement cantile l’Evangile et donc annonce et instruit, c’est lui qui fait prier le peuple et l’introduit dans le Mystère. Si son service prolonge celui des lévites dans le Temple de Jérusalem, on peut aussi voir en lui celui qui montre et guide vers le centre mystique qu’est l’autel, vers le sacrifice et la résurrection, donc celui qui assume un rôle prophétique à la façon d’Elie et un rôle canonique à la façon de Moïse.
Si j’ai été trop elliptique, dites le moi et je préciserai.
Je me permets d’intervenir à propos de la date de la fête de la Transfiguration pour citer Dom Guy-Marie Oury, moine bénédictin :
"La première mention d’une fête particulière au 6 août en Occident se trouve dans le "Martyrologe" de l’Eglise de Vich en Catalogne, au Xe siècle. Au XIe, elle existe en d’assez nombreuses Eglises de France, parfois avec une vigile. La diffusion de la fête est en corrélation avec le développement de la dévotion aux lieux saints avant et pendant les Croisades."
Et plus loin, on peut lire en effet :
"Ce n’est pourtant qu’à partir du XVe siècle que la Chrétienté occidentale célèbre universellement la fête. Callixte III, par un décret en date du 6 août 1457, ordonna à toutes les Eglises de rite latin d’adopter la solennité (...) Comme plusieurs Eglises avaient d’autres dates pour la Transfiguration, l’unification ne se fit pas tout de suite ; il faudra attendre la réforme de saint Pie V pour la voir se réaliser (1570)."
Faut-il en conclure que la fête de la Transfiguration était célébrée à la cathédrale du Puy dès l’époque de la réalisation de cette fresque et ce, en la date du 6 août ? Pour ma part, je serais bien tentée de le croire...
Si quelque baladin de la Tradition habite près du Puy, il faudrait voir dans les archives diocésaines ou départementales s’ils possèdent encore les anciens martyrologes locaux manuscrits et les consulter pour voir à partir de quand la Transfiguration est célébrée le 6 août au Puy.
Elle est célébrée le 6 août également dans les Eglises orthodoxes (19 août grégorien pour celles qui sont restées à l’ancien calendrier)au moins depuis le IVe siècle. Les Arméniens la célèbraient au 14 juillet et il existait plusieurs dates en occident, mais c’était toujours une fête d’été.
Quand je parle d’influence musulmane, je parle d’une influence stylistique, bien sûr, car comme vous le faites remarqer : "le visage du Christ voilé par les Anges est très inhabituel dans l’iconographie de la Transfiguration".
Sur le fond théologique et symbolique, les deux religions, en référence au voilement de Moïse au mont Sinaï, ont souligné de maintes façons la particularité du corps glorieux des prophètes en contact avec le divin dans le monde intermédiaire.
Le visage voilé est un magnifique symbole. L’ego, (la personna dirait C.G Jung), qui se manifeste naturellement dans la physionomie de chaque individu sur terre, disparaît dans le malakut, à l’image de Dieu dont on ne peut voir la face (voir l’illustration de ce mystère par le peintre Roerich, dans uns des articles de notre site La Société Angélique).
2) Sur la date liturgique de la Transfiguration.
L’intervention d’Ismée de Voulton me paraît pertinente. Je croirais volontiers à une Tranfiguration fêtée le 6 août au Puy dès l’époque de la création des fresques, d’autant que les fêtes mariales furent très importantes, très tôt. Cette hypothèse pourrait expliquer le face-à-face des deux fresques.
3) Sur l’importance du fait que les deux martyrs figurés de chaque côté de la fresque de la Transfliguration soit diacres.
Oui, ce n’est pas rien d’être celui qui lit l’évangile et introduit le peuple dans les mystères divins, surtout si, comme vous le dites, ce rôle était plus actif qu’à l’époque moderne. Mais Etienne et Laurent, palme à la main, sont diacres et martyrs. L’idée d’un sacrifice - fut-il symbolique ou intérieur à la psychée - pour accéder au monde de l’Esprit paraît souligné de ce fait.
En lisant ce forum j’ai eu la joie de retourner sur la page de mon étude sur la Société Angélique et d’en apprécier en effet cette illustration avec la peinture de N. Roerich très bien choisie par les Baladins pour évoquer le Mystère. Cette page sur les fresques de Notre Dame du Puy en Velay est richissime. Les interventions d’Azalaïs toujours aussi pertinentes et les réponses de Bayazid sont admirables.
L’ensemble donne envie de sortir de l’intellectuel et du virtuel numérique pour porter mes pas et aller voir là bas...si j’y suis transfiguré !
Merci pour cet excellent texte.Le vis à vis d’Etienne est donc bien certainement saint Laurent.Peut-on imaginer que cette représentation sans son attribut habituel signifie qu’il ne s’agit pas ici de rappeler une corporation quelconque mais de figurer seulement le patron des pauvres ?
Oui : la supression du fameux grill (mais la présence de la palme du martyre, plus symbolique tout de même), ôte l’apect trop doloriste du message théologique.