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Raymond Bernard
Rencontre avec Valaire de Gramscott
Raymond Bernard : "le chercheur doit trouver l’Etre en lui"
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Raymond Bernard : "le chercheur doit trouver l’Etre en lui"
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Theodore J. Nottingham : Valaire de Gramscott [1] : Et bien là aussi, je crois avoir répondu par les réponses précédentes à cette question, mais pour arriver à une conclusion sur ce point, je pourrais dire que la recherche spirituelle doit amener à la découverte de l’Etre, c’est-à-dire que le chercheur doit trouver l’Etre en lui, doit trouver qu’il est l’Etre réel s’exprimant par le corps physique, c’est-à-dire qu’il doit se situer plus haut en lui-même comme étant un Etre qui a un véhicule physique pour s’exprimer. On peut dire que dans le passé toujours cette queste, cette recherche a été la même. Mais l’Homme est maintenant capable de mieux comprendre ceci et de mieux le réaliser, de mieux l’accomplir. En quelque sorte, la question est l’éternelle question et la réponse est l’éternelle réponse. Ce qui est très urgent pour l’Homme de trouver - la recherche spirituelle doit s’y consacrer avec ses moyens actuels - c’est la découverte de la présence de Dieu en chaque homme et même de la présence de Dieu dans tout ce qui nous entoure, c’est-à-dire, voir Dieu, sentir Dieu en soi-même et voir Dieu chez tous les autres et dans toutes les réalisations de la nature telles qu’elles peuvent nous paraître, les examiner dans leurs réalités par rapport à ce que nous sommes et par rapport au monde. Dieu, Dieu en soi, et comme disent les Templiers : « Dieu, premier servi ! ». Theodore J. Nottingham : Valaire de Gramscott : Si les disciplines là aussi sont toujours les mêmes que celles du passé, parce que l’homme ne change pas, il reste semblable à lui-même, il a en lui d’immenses possibilités, dont une faible partie seulement est développée et ces disciplines sont des disciplines d’abord morales - un code de vie - et nous avons dans le CIRCES et dans l’Ordre du Temple pour ce qui nous concerne, un code moral qui contient les éléments essentiels pour une vie juste et droite. Et à partir de cela la recherche d’une situation intérieure et extérieure qui soit vraiment nouvelle, mais en se souvenant toujours de la grande phrase : “Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et tout le reste vous sera donné par surcroit”. Autrement dit, s’il y a des règles à appliquer, s’il y a des expériences de concentration, d’observation, de méditation à faire, il y a aussi une chose : agir dans le sens du bien parce que si l’on agit ainsi, tout le reste apparaît. Et on peut le faire à l’intérieur de mouvements, car cela aide beaucoup et cela aide l’humanité, mais on peut le faire, même tout seul, en suivant certains grands principes. Etre dans la joie intérieure et dans l’harmonie, donc, pour que cette joie et cette harmonie nous mettent en communion avec les autres et c’est dans ce service des autres que naissent alors toutes les qualités et les possibilités qui sont en nous. Theodore J. Nottingham : Valaire de Gramscott : Ils sont un moyen de parvenir à cette globalité humaine, à cette réalisation totale de l’Homme. Dire que tout ce qui n’est pas connu ni appliqué ou tenu à l’écart par l’Homme, même si cela est à sa disposition, devient ésotérique, c’est-à-dire, caché, dissimulé, il n’en reste pas moins que les sentiers ésotériques bien compris, et non pas les quelques divagations que l’on voit quelquefois se manifester sous forme de mouvements et associations qui, certes, ont une idée bonne fondamentalement et c’est pourquoi nous ne devons pas les rejeter ni les juger, mais il est vrai que les sentiers ésotériques authentiques sont véritablement fondés par une grande expérience et par des principes et lois qui sont fondamentaux pour conduire à ce but qui est la réalisation de l’intégralité de l’Homme. L’ésotérisme, un grand mot, souvent mal compris, mais un mot qui recouvre une connaissance riche, la plus riche qui soit, par ce qu’elle apporte à l’Homme : aider celui-ci à parvenir à « Être » et non plus simplement à penser à « Avoir ». Theodore J. Nottingham : Valaire de Gramscott : Il ne faut jamais rejeter les mots en raison de ce qu’ils ont pu recouvrir dans une compréhension passée. C’est pourquoi je ne suis pas de ceux qui disent qu’il faut écarter définitivement le mot « Dieu » du fait de tout ce qui a été fait en son nom ou selon les explications données, à cause de lui ou pour son service. Dieu, en tant que tel, est inconnaissable et c’est pourquoi je comprends les agnostiques qui, eux, ne cherchent pas à définir Dieu. On ne peut pas le définir, d’ailleurs, et à cet égard, tout le monde, même ceux qui se disent contre ceci sont des agnostiques. Je ne crois pas en revanche qu’il y ait beaucoup d’athées. L’athéisme n’existe pas. L’agnosticisme peut exister, et comme je le disais, beaucoup sont agnostiques. Ce qui signifie qu’il y a une perception totale du fait que Dieu est inconnaissable. On ne peut absolument pas le définir, le décrire, il dépasse l’intelligence humaine et s’il ne la dépassait pas, il ne serait pas Dieu. Donc, on part du principe, parce que ceci est prouvé, la vie elle-même le prouve, le monde, l’univers, et le fait qu’il est ordonné le prouve, Dieu existe. Dieu EST. On peut, en revanche, se mettre en harmonie avec lui, participer à son œuvre, être en relation harmonieuse avec sa création. D’une certaine manière, on peut le connaître, c’est-à-dire l’éprouver, le ressentir dans une communion avec la nature et avec le Cosmos, le Cosmique, c’est-à-dire les lois qui existent et qui sont permanentes et qui sont les lois établies par Dieu. Parce qu’il y a une origine à toute chose, et rien de ce qui est ordonné, une montre par exemple, une horloge, ne peut exister sans qu’il y ait, à l’origine, un horloger : le Grand Architecte ou Dieu tout simplement. Lorsqu’on regarde l’heure à une montre ou à une horloge et qu’on regarde l’horloge elle-même, l’idée de l’horloger peut nous venir même si nous utilisons la réalisation, la pratique, la création de l’horloger. On peut admirer l’horloger, communier avec lui, par l’intermédiaire de ce qu’il a créé. C’est dans les moments de communion cosmique que l’on ressent Dieu, que l’on revêt Dieu. Il est dit dans les évangiles : « Vous êtes des dieux » et ces paroles sont mises dans la bouche même de Jésus-Christ. C’est l’idéal qu’il représente pour le monde, or pour qu’une telle déclaration se fasse, c’est qu’il y a donc en nous-même, une parcelle de Dieu et que nous sommes donc participants à Dieu sans être naturellement Dieu unique lui-même : nous sommes des dieux qui sont partis du Dieu. Et dans la philosophie et la pratique du CIRCES et de l’Ordre du Temple, Dieu, ce qui est normal et compréhensible, est la clé de voûte qui domine cet ensemble comme il domine l’Univers. C’est pourquoi les Templiers disent, je le répète : « Dieu, premier servi ! ». Le CIRCES qui s’appellera bientôt « Cercle International de Recherches Culturelles et Scientifiques » [2] est en voie, dans un avenir assez proche, d’être une organisation non gouvernementale dans le cadre de l’ONU (Organisation des Nations Unies) [3] et je pense qu’il sera ultérieurement reconnu comme étant d’intérêt public. C’est dire que le travail va se transformer et va être une consécration plus intense encore à l’Humanité, un dévouement à l’Homme, un service de l’Homme. L’Ordre du Temple, séparé, étant, lui, cette possibilité d’acquérir ce qui est nécessaire à un service utile et efficace pour un travail qui soit vraiment digne de l’Homme et de ceux qui participent à l’œuvre templière. J’espère que vous serez satisfait. Je vous remercie beaucoup, Monsieur Nottingham. J’espère que j’aurais le plaisir de vous rencontrer dans le futur. Au revoir. |
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– Les photos sont publiées avec l’aimable autorisation de Madame Yvonne Bernard que nous remercions tout particulièrement.
[1] C’était en février 1997, Raymond Bernard qui était alors Grand-Maître de l’Ordre Souverain du Temple Initiatique avait accepté de rencontrer Theodore J. Nottingham pour une interview. Au début de l’entretien, il déclara en riant qu’il porterait pour l’occasion le nom de Valaire de Gramscott, son daïmon du jour. Nous avons tenu à respecter son souhait. [2] Le CIRCES a en effet pris le nom de « Cercle International de Recherches Culturelles et Scientifiques ». [3] Le CIRCES a obtenu l’accréditation comme organisation non gouvernementale auprès de l’ONU pour participer à la conférence "Environnement et Développement" de Rio en 1992. |
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