Pour éviter la fin du monde : Lanza del Vasto.

Comment sortir des enchaînements du monde ? Nous voyons que tous les efforts que nous faisons pour en sortir ne dont que consolider la chaîne.
Pour sortit de l’oppression , on se révolte et on donne des armes à l’oppresseur, et l’oppression redouble ! Ou bien on bat l’oppresseur et se sont les opprimés qui deviennent à leur tour des oppresseurs.
On propose des remèdes sensés : « Tâchons de devenir moins mauvais. ».
Ce n’est pas une mauvaise idée mais cela ne résout pas le problème.
« Tâchons de faire très bien ce que nous faisons. Faisons avec une conscience professionnelle parfaite, ce pour quoi nous sommes payés. Obéissons aux ordres de nos supérieurs.
« Soyons ne plus en plus instruits, de plus en plus actifs, de plus en plus forts, de plus en plus intelligents, de plus en plus vertueux. »
C’est très bien, très honnête, très moral, mais attention :
« Ce n’est pas à cause des vices et des malices que les guerres et les révolutions arrivent ou que la misère subsiste. C’est à cause de la vertu et de la science des trop intelligents.

Alors quoi, que faut il faire pour l’avènement du royaume des cieux ?
«  Mon Ami dit Jésus, il faut renaître.
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Vous savez que l’Evangile comporte un préambule qui est la prédication de Jean le Précurseur.
Les gens quittent les villes, les temples et tout le reste. C’est en traversant le désert qu’ils trouvent ce Prêtre d’un Ordre nouveau. Au fond du désert au fond de la soif il y a le Jourdain. Le Jourdain qui descend des neiges de l’Hermon jusqu’à la fosse brillante de la mer Morte.
Les gens qui viennent là, il les plonge dans le fleuve. Il leur met son énorme main sur la tête, il les fourre dedans jusqu’à ce qu’ils commencent à gargouiller, à suffoquer.
Puis il les laisse sortir, c’est la baptême, c’est la plongée.
Nous nous sommes sous l’eau, angoissés, torturés par le besoin de parvenir à l’ai,, à la lumière, de remonter. Le mot de Jean Baptiste se retrouve tout au long de l’ancien testament.
« Convertissez- vous. »
Ce mot en latin et en grec veut dire, retournez vous, faites un mouvement du dehors au-dedans.
Dans le sens hébreux ou araméen, le même mot veut signifie «  retourner en arrière ».
Il s’agit toujours d’un tournant.
On entend tous les jours dans la bouche de Monsieur Tout le Monde :
« On ne peut pas revenir en arrière. »
Ce qui peut avoir deux significations :
1/On ne peut résister au courant de l’Histoire qui est plus fort que nous.
2/On n’a pas le droit de résister et de remonter le courant.
Or si on a la moindre connaissance de l’Histoire on s’apercevra qu’on est toujours retourné en arrière. Qu’on ne peut pas ne pas retourner en arrière, vu que l’Histoire n’est pas du tout une route droite et ascendante, c’est une série de cycles. Et le propre du cycle est de revenir au point de départ.
De là les éternels retour de l’Histoire. Chaque fois qu’une civilisation a construit de grand monuments et de grandes machines, elle a croulé.
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Il y a deux façons de retourner en arrière :
1/ Quand tout a croulé, quand tout à flambé, on se retrouve sur la terre nue. Il s’agit alors de se débrouiller comme l’homme des cavernes. A moins d’être totalement corrompu, pourri, ramolli par sa civilisation, on parvient à survire, à se relever et on recommence.
2/« Mais on peut aussi retourner en arrière par sagesse, sans la catastrophe ; Un retour massif en arrière pourrait même éviter la catastrophe ; un grand effort général de simplification, d’obéissance à la nature, cette nature que nous avons constamment violée en nous.
Un retour en Dieu.
Car retourner en arrière, se convertir ne signifie pas retourner à un temps déterminé de l’Histoire.
Car tous les temps de l’Histoire sont des temps horribles, tout aussi horribles que notre temps.
Il s’agit précisément de rebrousser le sens de l’Histoire. Il s’agit de retourner au principe à Dieu.
Il s’agit aussi de revenir à soi-même, loin de qui nous avons été si mortellement entraînés, emportés à des distances de plus en plus grandes et à des vitesses de plus en plus vertigineuses.
Au bout des ces distances, au bout de ces espaces, au bout de ces vitesses, il y a la mort, la catastrophe,, le désastre, le néant, la nuit.

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«  Heureux les doux car ils posséderont la terre.  »
Ici le verbe est au futur car aujourd’hui les doux ne possèdent pas la terre, ce sont les durs qui la possèdent. Un violent, dix violents servis par dix mille lâches, une puissance considérable en résulte.
Le violent arme les lâches, puis les met en danger : « On va voir comment ils se débattent… »
Ils feront n’importe quoi, tueront n’importe qui pour sauver leur peau. Le folle peur qui les éperonne les transformera en héros.
Mais le doux, traduisez en langage d’aujourd’hui le non-violent,, c’est celui qui n’est ni dur ni mou.
Celui qui ne se laisse pas aller ni forcer à faire n’importe quoi.
Celui qui agit dans un esprit de sagesse, de bonté, de justice, de modération, de sobriété et de prudence.
Tous ces objectifs peuvent se résumer dans le mot : doux.
Quand les doux posséderont ils la terre ?
Quand les durs se seront détruits les uns les autres ; quand les dures et les lâches auront tout incendié et tout brisé.
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Vous voyez ce qu’est la Justice de Dieu, et en quoi elle est juste : la Justice de Dieu c’est que tu récoltes que tu as semé.
Oh semeur, sache d’abord quelle semence est au fond de ton sac !
Regarde la bien avant de la mettre en terre.
Ah tu n’as pas voulu cette récolte là ?
Eh bien il fallait d’abord vérifier ton sac ! »