Ce qui va marquer ses contemporains jusqu’au philosophe Emmanuel Kant c’est le dont de visionnaire de Swedenborg.
"Nous sommes le samedi 19 juillet 1759, Swedenborg, alors âgé de 68 ans, revient d’Angleterre et débarque dans l’après-midi à Göteborg, une ville qui jouera par la suite un rôle important.
Il est invité avec une quinzaine de convives à une soirée chez un ami, William Castel, un important négociant dans cette ville. Le soir vers dix-huit heures, Swedenborg quitte tout à coup la compagnie pour revenir quelques instants plus tard pâle et consterné. Questionné, il annonce qu’un violent incendie vient de se déclarer dans les quartiers sud de Stokholm et qu’il est en train de se répandre très rapidement. Très inquiet, il ressort s’isoler plusieurs fois dans le jardin, rapportant que la maison d’un de ses amis qu’il nomme, vient d’être réduite en cendres et que sa propre demeure est en grand péril. A vingt heures, après être sorti de nouveau, il revient tout à fait soulagé, s’exclamant avec joie que l’incendie vient d’être éteint à trois portes de chez lui !
Plusieurs convives résidents à Stokholm en furent très alarmés, la nouvelle se répandit comme une traînée de poudre créant une telle agitation que le gouverneur en fut informé. Le lendemain matin dimanche, Swedenborg est immédiatement convoqué par celui-ci afin d’être interrogé. Il lui décrivit exactement l’incendie, comment il avait commencé, le temps qu’il avait duré, la façon dont il avait progressé et la manière dont il avait été éteint. Son récit, scrupuleusement consigné, se répandit le jour même dans toute la ville, causant beaucoup d’émoi et d’inquiétude parmi les nombreux habitants qui avaient de la famille, des amis ou des biens à Stockholm.
Le lendemain soir une dépêche, envoyée par le ministère du commerce arrive à Göteborg, annoncant qu’un violent incendie faisait rage à Stockholm. La cause de l’incendie correspond exactement aux indications données par Swedenborg. Le lendemain, c’est un courrier royal se présente chez le gouverneur avec un rapport détaillé de son étendue, des pertes et des dégâts causés. A la stupeur générale, ce second rapport corrobore point par point, au détail et à l’heure près, toutes les informations données trois jours auparavant par Swedenborg.
L’événement frappera tellement le célèbre philosophe, Emmanuel Kant, qu’il fera mener, par l’un de ses proches amis, une enquête rigoureuse sur les lieux, à Göteborg ainsi qu’à Stockholm, auprès de tous les témoins directs de l’événement. Celui-ci conclut dans son rapport d’enquête : « Que pourra-t-on objecter contre la crédibilité de ces faits ! ».
Lorsque peu après, la nouvelle de la vision de Swedenborg arrive dans la capitale, c’est la stupeur générale. La surprise est d’autant plus grande qu’il n’est connu dans son pays que comme un scientifique de renom et un haut responsable du Bureau des Mines. Tout le monde ne parle plus que de cet incroyable miracle.
Mais ce n’est qu’au printemps suivant, que la rumeur de son don de communiquer avec l’esprit des défunts se répand soudainement dans toute la capitale, jusqu’à son plus proche voisinage et dans tout le pays. En dehors de quelques intimes, personne ne pouvait alors se douter qu’il menait depuis plus de dix ans, une double vie : celle d’un noble et respectable savant retraité, membre de la cour de Suède et celle d’un auteur illuminé, connu en Hollande et en Angleterre, mais aussi en France et en Allemagne."http://emmanuelswedenborg.info/biog...